jeudi 30 août 2007

*A-dios*












(j'ai)








[ FAIM ]






















...d'ailleurs...






















Feneyrolles, 18 AOût 2007




SOY DEL SUR
VUELVO AL SUR
LLEVO EL SUR
TE QUIERO SUR
SUR,
TE QUIERO






mardi 14 août 2007

L'aveu




Si j'écris, c'est parce que j'aimerai jouer.

Désaccord du silence. qui lui peuplé de notes est la forêt où tes pas à tâtons me déportent.
La. Mi. Ré.
Sur le Sol étendue, je songe. Compose sans bruit.
Tambourine à toutes les portes.

Une ronde.
Et toutes ses soeurs qui s'étirent à portée, de main. de anche.

Des peaux tendues, cuivrées. Des voix. un coup de hâche dans le ventre, ce morceau là.
et l'autre qui fait pleurer les gosses à genoux sur leurs souvenirs.
Un corps gonflé d'amour comme une guitare qui chiale, solo.

sans la musique je serais partie, loin.
partition muette, je dors dans tes lignes.

sonate.
pieuvre liée aux fonds temps.
Chaque sanglot une note.
une nuit, ivresse.


lundi 13 août 2007

A quoi beau les monts...

Ta réponse me va, madame Lune, ta réponse s'en va joyeuse, colore les dunes.

Immensités, je me berce de désert, après tout ce bruit, le spleen dans la pente de l'herbe me va bien. Une cigale, d'Athene est venue.

M'apaise de son champs, raconte d'où tu viens.

On colporte les nouvelles, aux neuves lueurs du temps certains claquent les portes, peu importent.
D'autres entrouvrent les battants, recouvrent les montants des fenêtres, mais ce n'est pas pour autant qu'on s'arrache et se hait, on apprends a connaitre, on attend, étouffés dans nos petites cols lissés de fierté ridicule peut etre, car parfois on ne sait, si ce qui nous propulse au fond est ressort ou tentacules.

Les fonds marins des algues oû les fils soyeux, dorés, les cheveux de l'enfance retenue par la grace innocente, les mers où les fils ténus s'effilochent, ou les poches se crévent, d'eau se rêvent.

I wish I was a marmaid.

Ce que l'on nait...

Prendre la plume, avec rage, et en pointer le dos, dans l'écorce des platanes, sur le bord des routes ou roulent nos vies. Conduire le Verbe jusqu'au péril, lacher le frein et clore les paupières.

A voir...
Ce que l'on murmure en serrant les dents, cils emmêlés de larmes, machoires fermées. la longue seconde où tout s'envoie valser, dérape. Le verbe se fait l'arme fatale dans l'incisive diction, ouvroir de torture potentielle.
On fonce dans les maux, l'encre sur le pouce, puis on glisse et vient cogner le ciel de nos réalités abruptes. Quand, enfin, les poignards de nos lettres s'incrivent sur les vitres blanches de brume, à l'aveugle on élance nos bras, et la main couvre le visage, mais le verre déchire le corsage. Felure. coeur à nu, a sang.

Accident de la chair, de l'ame. L'incident devient drame, et l'air d'orage.
L'ocre colore les pages, ô violence qui sidère les feuilles, amertume dont se teinte le vert des écueils de bois, jusqu'a ployer, sous les secousses des chagrins qui remuent nos entrailles.
rien qui vaille la peine d'entailler au fusain les veines de la terre, de couvrir de charbon les yeux le nez la bouche.

Happer. happer le cours de la prose pour retourner celui de l'existense, tension sibylline qui nous tient plaquer au sol, soleil abreuvé de nuages, le le foin brûle dans les champs. Odeur d'essence.
La sève dans l'arbre devient vermeil, mais nul ne s'émerveille de cette métamorphose, et quand s'assombrit le rouge et quand brûle le tronc c'est nos natures qui vacillent.

Laisser le feu de la passion consummer le vers sans nulle retenue puisque la prose nous lie le poing, puisque la main dévalera la feuille pure et vierge pour la couvrir de ses ombres folles jusqu'au couchant, jusqu'au point, tout en bas.

Et après l'incendie, quand dedans tout aura disparu, que seront apaisées les flammes, les sueurs, les doutes, rouleront encore quelques syllabes légères, au fond de la vallée.

La phrase celle du corps.

...

jeudi 9 août 2007

A Toutes les Lolas...

J'arrête là.

Non, je ne baisse pas les bras,
au contraire je les lève au ciel,
trouées les manches,
mal foutue, une planche
tronche de mie de pain.


Le Théâtre son double,
son autre, son essence.

La danse.
Communiante nue sur l'estrade.
On jette de l'eau.
Cri un vers de trop.
Eclat, du sang.

Dans le Tango se glisser, oublier les palabres inutiles,
dont on a trop fait étalage.
et t'as l'âge d'oublier, désormais.

Le texte s'éloigne, l'ancre fond à la saison des pluies,
quand les bateaux repartent.
a quai, a corps, à criques.

à quoi. rium.

Alter native


j'suis conquise j't'adore,

lundi 11 juin 2007

Escale


Fragrances.

L'étoffe fine, qui dévoile ton épaule.
Le vent sous les feuilles de l'oranger.

Une fontaîne.
Ta voix, l'enfance qui coule.
De plâtre tes joues blanches. douces.

L'ombre des grandes herbes, sur les hautes murailles.
Le soleil vient,
à son tour,
miroiter d'argent,
sur l'eau claire.

Le ciel d'azur, troué de brumes,
des volutes, des souffles,
spirales blanches qui voilent à peine le bleu immense.

La poudre ocre des sables du désert,
la vapeur noire, la chaleur des goudrons,
les trains qui nous soulèvent,
des pentes et des orages.

Au loi des lacs,
portés en silence,
dans le creux verdoyant des vallées.

Tes yeux clos, ta bouche à peine ouverte.
Un baiser.

Grenade, peut être.
Et les poètes lus sous les draps,
quand le sommeil se lasse.

Etre arrivée là.
Comme au temps des cerises,
fronts moites derrière la vitre des villes.

Fenêtres ouvertes,
sur la nuit, barbouillée de comètes, de néons,
ses barricades,
ses pyramides,
aux petits matins qui nous élèvent,
à vos dix neuf, à vos vingts ans.

Plutôt se laisser happer par les bons souvenirs.
Par ceux que l'on aura bientôt.
Un astre mourant.
L'abre, qui salue nos routes coupées.

Des sommets, un tapis de milliers de fleurs de bitume,
un champs triste, des rimes trébuchantes.

A leurs voyages,
à nos errances.

L'apel du large crie famine,
me tord et sublime les rêves,
pour les laisser à feu de peau,
vifs, brûlants sous l'onde lumineuse.

S'évader.

Deviner la barque que prendra son regard,
y monter, y monter, un jour.

S'échapper belle, sans détour.

lundi 28 mai 2007

Et que dansent les roses...

[Pink Martini Remember]


When I was just a little girl...



Dame oiselle qui virevolte, qui se pose sur une branche, fredonne, qui court sur les planches.

Ces petites morts, ces cassures qui étouffent l'enfance sous des sacs de soucis, qui nous font vivre plus fort, désespérement.


'Cause it comes from my heart



O fragrance immortelle, ô orgue de barbarie, qui déroule son papier de souvenirs.

Notes qui s'écoulent, qui résonnent. Ambrée, musquées, elles dévalent dans la coulisse, gourmande notre peau, nos sommeils échappés.

Le passé dans nos poches crevés, cet hier qui fait de nous des sultanes, des reines, et toutes ces belles années qui reposent, dans nos malles closes.
quand les jours d'avant se veulent inneffables,
se calfeutrent dans les recoins obscurs de nos mémoires brumeuses.



De la buée sur les vitres du train.


Que sera sera

Whatever will be will be

The future's not ours to see

Que sera sera


les soliflores, la solitude,

et les instruments de nos rêves.


Est-ce le ciel qui chuchote

ou bien,

juste le vent.


What should I try?


Je suis dans le train.

Les nuages s'accrochent aux mâts
des arbres piqués au ciel comme des bateaux à la dérive

du paysage en dépliant, du vrai et des miniatures opaques,
comme des ilôts de verdure dans le tableau du monde.

le chant noir de l'humus palpite sous nos doigts,
raconte les errances, les fugues, les disparitions.

La soledad, la soledad.

Bleue le trou sous la paupière basse,
la plaine humide. Longue et monotone comme un jour sans toi.
Le turquoise d'une encre, quand le délié de tes lettres me sauva la vie.

Main tendue par dessus la béance du rien.

Y aunque no quise el regreso,
siempre se vuelve al primer amor...


El sol se fue.

Un escalier infini aux marches de pierres,
gravis tant de fois que les jambes nous tirent encore,
d'un souvenir vigoureux sous la peau,
un muscle dans la mémoire, qui crie encore
l'ascension de l'enfance.



Volver...

vendredi 18 mai 2007

Dormir, telle est la question

Je n'ai jamais su jouer d'un instrument.

J'aurais aimé, j'aimerai. J'apprendrais

Ma musique est pleine de ricochets, de trous d'air. Désaccord et des fausses notes, je n'y manque pas.

Peut-être, se taire finalement.
Ce soir je voudrais simplement que tout soit simple, que tout se déroule, sans combats, sans blessures. Ce soir je voudrais dormir.

Pourtant une fois de plus, je m'attarde, m'égare, soulève des coins de pensées, des coins de monde.
Une vie si fragile, et le reste immense.
Des questions comme des étoiles, par milliers, vives, floues, et la nuit autour, et le vent dans les arbres.

Moi toute petite, roulée en boule sous les draps, sans bagages, sans courage.
Rien de plus que ce corps fatigué, courbé, vidé, que ces paupières à peine closes, cette absence.

Juste la lumière tamisée que je n'éteindrai pas, le sommeil qui tardera à venir, l'attente.
Puis ma tête roulera, doucement, et en m'assoupissant je serrerai l'oreiller un peu plus fort. J'essayerai de taire les vagues de doute en moi, et puis je sombrerai, retenue.
Des mondes de rêves viendront peupler ma nuit, mes fantômes surgiront encore et les lames danseront.

Cette fois juste dormir, ne pas rêver.
Ne pas être, tel est mon souhait.
Juste ce sommeil lourd, pesant. Juste ce vide.

Dormir, rien de plus.



Mais demain j'aurai le sourire, demain j'aurai l'espoir.
Puisque mes ailes pour m'élever, m'envoler, à nouveau.

mercredi 16 mai 2007

Insomnie


"Quand on voudrait avoir la tête vide, ça nous vient....

....Je voudrais dormir."
*

mardi 15 mai 2007

L'être à revers, sans timbre

Contretemps.
Je ne suis pas la mesure.

Et prends ce couplet comme tu le veux, elle est à toi cette chanson...

Elle est à toi, à vous.
Vous mes amies, mes muses, vous les mots que je ne dis pas.
Toi qui me glisse entre les doigts, qui t'étire, et c'est le temps qui te pare cette nuit.

Une date qui nous rapelle à nos heures perdues,
qui nous rapelle que nous sommes perdues.
Si belle l'amitié éperdue.

A coté de la plaque.
Plaquée sur le bitume, la gueule dans le béton.
Descendue du vélo, qui n'a jamais bien roulé, d'ailleurs.
Je pédale dans le vide.


C'est pas la route qui se déroule, c'est la vie.

Me restent quelques mots, cette pagaille bancale, ma foi en tout ça.


[ quand des aurores de promesses peuplent le ça]

Ça, l'espoir, la force en tenaille dans le ventre, l'élan que je planque au fond de moi, qui me renverse et me jette.

Toi, tu l'envoles vers ta vingtième année.
Celle que je n'ai pas l'impression d'avoir commencée.

On ne l'a pas vu venir, mais finalement on se dit que ça ne nous va pas si mal, de vieillir. De devenir des jeunes.

Et puis on lève les yeux en l'air, pour ne pas trop s'attarder sur cette idée, pour accrocher nos pensées aux libellules, aux mouches, aux pigeons, à toutes ces petites ailes plutôt qu'à cette pâle amertume qui nous avale.

On sent doucement l'enfance qui s'évade, qui dépose les larmes faciles, les coups de tête, coups de pieds, coups de blues, pour d'autres détresses plus profondes.

L'enfance à pas de loup, l'enfance qui se calfeutre dans les cabanes du souvenir.

On ne veut pas grandir.

Parfois on se dit que si, et puis soudain tout est confus, compliqué.

On s'y retrouve pas dans ce monde de grands, dans cette cours immense qui transpire le surfait, qui se police, se politise, alors de rage, de chagrin, on pleure la gamine qu'on était, les salopettes en jeans, les cheveux en bataille, les livres lus en clandestin sous les draps, les récrés.On ne veut pas grandir.

Puis on se dit qu'on n'a pas le choix.

Puis on laisse ses rêves, ses chagrins, ses récrés au bord d'une route, dans des grands sacs en plastique sombres.

On soupire un peu, et au final on fait comme tout le monde.

des études un appart des amoureux des erreurs des bars des exams des vacances

On ne prends pas de risques, ou si peu.

On se dit qu'on choisit.
On choisit juste d'oublier de rêver.

On le sait tous, au fond.


On se cogne, on s'effrite, on doute.

On vieillit sans les rides, c'est juste le coeur qui est bardé de petites douleurs, le coeur qui prend de l'âge.

Nous, on reste des mômes, emballage fragile, yeux trop brillants, des mômes arrachés de notre enfance.

Il ne faut pas la laisse filer.

Mais pas de nostalgie, non.

Juste la cascade de nos rires, le parfum de la craie, de la colle blanche Cléopâtre, juste les chutes dans les virages, les chutes de neige et les grandes bataille, les deux francs de bonbons, les coulisses et le trac minute, les cadeaux en bordel au pied du sapin, les piques niques, les chaussettes rayées, les cerises, le chocolat.

Juste des souvenirs à fleur de mémoire, l'empreinte sur la peau.
En nous un grand foutoir de senteurs, de musique, de mistral, de mirettes, de caresses.

Tout ce qui habille nos années de joie, de lumière.

Tout ce qui nous a fait grandir, là-dedans.

Tu te souviens, tout ça?

Je sais même pas quoi t'écrire,
je t'emmène de travers,
je voudrais t'jouer de l'accordéon,
alors que c'est un intrument...

Et puis me voilà contrebasse, je coule au sol, m'étends vers le bas, à contre courant sous les mers, je me sens amertume alors que tout scintille.
Mais si le ton est grave, la musique élève..


J'en perds le fil.

Alors quelques notes, que je fredonne encore...
Yalatam, yalatam, yam tam tam...

Ma seule chanson sera mes mots, des mots pour toi mais que je n'dis pas, mes mots carnaval, mal foutus, qui se dissimulent sous le far pour ne pas rougir d'être si vulnérables, si maladroits.

Je préferais te choper la lune, comme ça, la pêcher au bout de mon fil perdu, au bout de ma plume, puis te la poser , juste ici.

Tant de fois offerte, cette Lune, dans tous les bouquins, dans tous les baisers, les serments, les silences.

Et pourtant celle que je t'aurais donnée, elle aurait été plus belle encore.
Nue, blanche, fragile.
Juste auréolée d'étoiles, de bijoux.

Des bougies que tu n'aurais pas soufflées, des lucioles pour peupler tes nuits, pour guider tes pas.

Mais je me sens pas à la hauteur.
L'heure tourne quand mes mots tournent en rond.

Je vais tout remballer. Mes mots sont poudrés de rêveries, d'illusions, peut être trop bleus, trop faciles.

(Peut être ne les liras tu pas, ne te toucheront-ils pas?)


Je voulais te donner de la lumière, t'orner de lambeaux d'espérance, jolis fragments, bien assez pour reconstruire.

Je voulais de la lumière, une braise sous les cils.
J'ai tout fait flamber.

des cendres des cendres, des cendres à la fin

J'ai un noeud dans la gorge, je le voudrais autour du cou, du cou de mes faiblesses.


Et si je rêve de partir, bordel mon plus beau voyage, c'est vous!

Oui, j'ai toujours eu envie d'ailleurs. De m'évader. Envie de bateaux de comète de romans d'escapade d'encre de mer d'ancre de mer de mer de mer.

Je n'ai pas coulé.

Pourtant c'était pire qu'un nauffrage.

Si j'ai choisi si loin, c'était pour vous fuir, pour me fuir, me carapacer dans du rêve, dans des idées, des combats, des montagnes.

Toutes ces étoiles.Ces trucs qui font grandir, font oublier les larmes de gosse, les angoisses, la mélancolique solitude.

Oublier la honte.


Finalement je ne pars pas sans vous, finalement je ne pars pas sans toi.

Je vous porte en moi, je ne dis rien mais je gribouille.


Des pages blanches, des horizons.

Tes dix-neuf ans qui soudain débarquent, et tu as vu jusqu'où ça nous mène, nous entraîne?

Il ne te reste plus qu'à t'élancer, encore, toujours.


Avant de partir, un regard vers l'arrière, valse et contre-temps.

On rebrousse chemin, une belle vue sur l'espoir d'ici bas, une si belle vue...



*






jeudi 10 mai 2007

Chaos

Hier quelques mots et le monde s'est défait,
Soudain sous ma plume le doux sens s'est soustrait,
La vérité glissa, le silence se fit,
Dans l'encre déposée, le grand Chaos naquit.

Les lignes, les feuilles, devenaient cavalcade,
Le soleil dans le ciel en battant la chamade,
Jetait des traits obscur sur le jour ébahi,
Quand l'eau des océans rejoignait l'infini.

Le cosmos déployait sa symphonie d'étoiles,
qui de leurs notes pleines venaient crever le voile,
Du sommeil léger des enfants assoupis,
tenant contre leur sein la Nature flétrie.

Dans la nuit déchirée un déluge de roses,
transperçait l'horizon aux lueurs moroses,
et les grandes montagnes aux sommets parés d'or,
se fondaient dans le jour quand renaissait l'aurore.

Au ventre des volcans se mélangeait le monde.
Se baignant dans le feu, la pagaille féconde
offrait à la lumière le chaos accouché,
enfantait en douceur les éléments mêlés.

La Terre chamboulée déroulait ses entrailles,
sa robe de mariée, aux milliers de mailles,
dont la blancheur de lys était éclaboussée
De forêts de torrents, ô beauté maculée!

Dans les grandes églises, derrière chaque autel,
dansaient les femmes nues, tournoyaient les ombrelles
et l'onde tumultueuse de quelques filets d'eau,
coulait pour rafraîchir les couleurs des vitraux.

C'était le grand Chaos, la prose renversée,
j'avais rêvé le monde, et le monde maquillé,
ma plume voyageuse en noircissant la page,
fit du songe un poème, du poème un mirage.

dimanche 6 mai 2007

L'impasse



Arrimée au chagrin, dans cette rue j'échoue,
je me coule et me courbe, sur les trottoirs lépreux,
Réverbères et ferrailles, tendant leur cou au cieux,
Hautains me dévisagent, et se tiennent debout.

Nul échappatoire, nul passeur, nul Charon,
personne pour conduire ma triste farandole,
Nul Ciel, nul Enfer, que cette langueur molle,
et mes peines croupissant, dans ce bocal rond.

Plus rien que cette odeur, âcre et nauséabonde,
Enveloppant ma bouche et mes yeux et le monde.
Et mon âme en cavale, se trouve dans la cage
se projette et se cogne, sans se frayer passage.

Impuissante je glisse, et embrasse le sol,
Puis ma langue rapeuse va goûter le bitume,
Rebondi de soleil, portant son noir costume
Il déverse dans ma bouche, ses effluves d'alcool,

Mais la lumière déjà va se voir engloutir,
Au crépuscule naissant, mon nouvel abandon,
le bel astre mourant, chante ses derniers rayons
et moi assise dans l'ombre, je me sens tressaillir.

Je vois les vents monter, et souffler leur chanson
tourner, virer, hurler, appelant l'animal,
cet ouragan félin, qui sera mon féal,
à lutter pour sauver, un sursaut d'évasion.

Epuisée et transie, je tombe ventre à terre,
la solitude m'enlace, et je souffre et je meurs
Quand la Lune dans l'impasse, écoule ses lueurs,
Alors l'espoir vaincu, gonfle un peu ma misère.

C'est une barque que je pose, au creux du caniveau,
un bateau de papier sans mat une gondole
tel un oiseau fragile, plumes saoulées de pétrole,
c'est l'unique navire, qui avance en ces eaux.

Il dérive en silence, puis se perd et se noie,
Mon radeau chagriné sombre en despérances,
Mon radeau espéré, ne porte que l'absence
je le vois disparaître, et ma douleur s' accroît.

Ma prose retournée, grimpe sur les façades,
s'aggrippe aux murs, aux toits, aux goutières au balcons,
Tenter de s'élever, l'ultime aspiration,
L'écriture sera la dernière escapadade.

*


samedi 28 avril 2007

Immensités



Le désert. l'infini qui se mêle au jour éffacé, délivrant sa poudre claire,
immensités sablés où le regard vient échouer.

Amour, ô amour,
que ne viens tu as ton tour,
te perdre dans ses horizons pâles.

Balancement, navire, le dromadaire avance.
Tout n'est que calme, courbes, apaisement.

Au loin, les dunes enlacent le soleil, épousent le ciel qui ému en rougit.

Solitude miraculeuse,
pêchée dans le silence,
recueillie, délectée.

Et la beauté sauvage, paisible,
de ce désert étendu.

Le sol ondule,
le dromadaire abaisse son dos,
je glisse légère, glisse et touche terre.

Et le sable en filets d'argent, en caresses,
coule entre mes doigts ouverts.

Nul Créon pour faire trembler ma jeunesse,
le vent chuchote,
et la lumière qui s'allonge
poudroie sur nos paumes élancées,
nos épaules dénudées, satinées.

Le désert, blanc, couché de douceur,
emmêlé de rêves,
déroule son mystère sous nos pas étonnés.

Pas un mot, pas un souffle,
chacun cueille les roses
de sable de sa main,
chacun se saisit de cette sérénité,
Et moi, chavirée, j'écoute la prose que le vent sème au creux mon oreille.

Sous nos regards, nos inspirations,
le ciel se colore et se change,
peignant l'amour et la quiétude,
de ce jour déjà mourant.

Rose et puis orange,
soudain il s'empourpre,
revêt le toit du monde
de cette brume volupteuse.
.

lundi 23 avril 2007

A ton absence



Ô mon amour, ô douloureux vertige.

Insomnies.
Tes yeux comme deux étoiles planantes, tes yeux comme des promesses.

Mes sourires s'évaporent, à peine levée, je les vois se fondre dans le
cristal de l'aube diaphane.
A l'aurore, je m'assoupis enfin, distillant dans mon rêve l'infini espoir.
Te revoir.

L'amour me colle, m'encendre. Je me consume de solitude, et les petits
matins viennent mourir en contrebas de mon lit vide.

Mes paupières assombrissent mon regard océan, celui dans lequel tu venais te
couler, avant.
Lourdes et fanées, elles pèsent leur fardeau de chair et je joue à
l'aveugle.

Mais je ne dis rien.

Ce sont mes mots de papier qui s'affligent, ma plume trempée de brume qui
fait couler la tristesse.
Ô, douloureux vertige!

Le souvenir s'ébruite au creux de mon oreille, je palpe le manque, le
silence. Ton amour fut ma sève.
Ma sève.


C'est ma main qui frémit, c'est mon coeur que tu as dédaigné.
Quelle extase t'a transpercée, quel oubli a revêtu ton choix? Pourquoi me
quitter, pourquoi cet envol?

Je pose des lignes de mousseline, des volants vaporeux enveloppent ma prose,
et je te chante, je te murmure.
Je ne porterais pas de noir.

Des dentelles. C'est ma fragilité que tu exposes au vent.

Je dépose des boîtes, des vestiges. Un déversoir, où fredonnent les amours
blessées.

Nous étions les passeurs, des rires et des ivresses. Mais seule sur mon
cumulus crevé, à présent je fraude pour continuer, pour m'égrener en
errances et en coups de poing. Pour rester debout, vaillante.

Je ne veux pas que tu me manques. Je ne peux respirer chaque matin cette
âcre odeur de petite mort qui prolonge ton indicible départ. J'étouffe,
j'étouffe ici.

Regarde celle que tu poignardes, en désirant partir. C'est moi qui meurs,
qui meurs à chaque seconde enfilée sur la ligne du temps.

Caresse moi, encore, cette fois je te supplie. Touche mon visage, avale mes
soupirs, étreint moi sans dire maux.

Plus de volupté, indolente et farouche elle me quitte pour revêtir de
douceurs d'autres gamines au coeurs ployés.

Et mes baisers se perdent, volent et se brisent.

Les vases vides des fleurs de ton amour me dévisagent, plus une rose pour
aspirer le ciel, plus une rose pour bourgeonner en ode aux sentiments.

Plus un mot sur les choses, plus de sens. Je deviens cette transparence, ce
pâle reflet qui penche le coeur, s'épenche en langueur.

Oui, je vais me sentir seule, flottante, oui je crains la dérive, puisque
nul îlot ne pourra accueillir mes détresses, mes abandons.

Mal de toi, valise désertée.

Je caresse les courbes de l'oreiller, navigue sous tes draps, respire le
parfum amer de ton absence. Fragrance de mélancolie, qui se dépose sur mon
cou, comme une morsure imprégnée de souvenir.

Au bord de notre lit je contemple les vides, aux abord de notre lit comme
d'un précipice, au fond je vois ce trou béant, les vacarmes assourdis de mes
douleurs, et les chagrins insolants.

Mais je vais bien.
Ne t'en fais pas.

Des mirages, des figures.
Je tatonne dans mes obscurités. Je dessine sans foi la colline de ta bouche,
le printemps nuageux de tes regards, et j'embrasse dans mes bras ouverts des
kilomètres d'air.
Mes mains n'enserrent que ta disparition, vague tragédie sans cesse rejouée,
sans cesse niée.

De la poussière. Tout redevient poussière.

Je ne comprendrais pas ce geste, cette lame qui m'a trahie. Je n'avais pas
besoin de grandeur, de courage. Tu touchais déjà le ciel, pourquoi voler
plus haut?

Je te voulais juste à mes cotés, je te voulais juste toi.


Ce sont les mots que je jette sur la page, comme tu as jetté la lame sur ton
coeur.

J'étais pleine de l'ivresse étonnée, incrédule devant ta main qui tenait le
fer, s'approchait de ta poitrine nue.
Je regardais, immobile, confiante.

Elle ne peut te blesser, toi, je l'imagine se faire douce sur ta peau, se
faire caresse, murmure. S'évader. T'esquiver. Elle ne peut te faire de mal.

Mais le couteau pénètre, et la lame déchire et le sang tourbillone.
Au ralenti tu glisses, tu danses, tu tombes.
Et tu demandes pardon, laisses ce mot me couvrir, prendre enfin du sens, me
foudroyer.

Alors je te regarde, et enfin je comprends.
Mais c'est trop tard, et je n'ai pas bougé.
Je te regarde, je te vois.
Et la vie t'abandonne, et la vie s'éloigne.

Il n'y a plus que moi. Plus que moi.

Les mots en refrain viennent cogner mes tempes. Et refusant d'y croire, je
porte à ma bouche mes mains agitées, tremblantes, inquiètes.

Je suis tombée à genoux, ma chute suivant la tienne.
Tu as le sourire des enfants innocents, tu as le sourire un peu triste mais
si beau.

Tu resplendis de vie, et devant cette folle erreur, la terre vient à
vaciller.

C'était hier et c'est maintenant.

J'ai pressé ton corps sur mon coeur, j'ai gouté ton sang de mes lèvres.
L'empreinte brulante de ton départ dessine le chagrin sur ma bouche, à
jamais ce pli de douleur, à jamais l'encre carmin.

Ô mon amour, ô douloureux vertige.

Mais je suis là, des tempètes, des ouragans. Je suis debout. Au loin des
nouveaux mondes, mais le mien s'est fâné, et ses pétales flétris m'empêchent
de respirer.

Je ne vais pas pleurer, je ne vais pas tomber. Je serais funambule, sans
cesser de t'aimer, je serais funambule, même si tout est perdu, même si j'ai
mal de vivre.

Ma poitrine est cousue de milliers d'ecchymoses, et mon coeur est un bleu où
voyage la douleur.
Mais je suis là.

Je ne vais pas vaciller, non, je ne tomberais pas. Non, mon ange, je ne peux
te rejoindre. Pas maintenant.

Pardonne moi.

Ô, mon amour.

jeudi 19 avril 2007

Demie-Lune

La grande pagaille.
Partout, le monde s'éparpille.

Je suis a genoux. vague communiante sans prière, sans foi.
A genoux je regarde les débris, les fissures. Le compte, machinalement.
Je respire la couleur des choses, m'emplis de leur opalescente.

des rues, des rues qui passent, à droite, à gauche, un film qui coure sous mes sandales. ça claque, talon, pied, paume, et je trébuche.
Portes cochères. Elles n'abritent plus les peines qui s'embrument, qui fondent comme de la glace sur mes joues.

je m'arrête. reprends ma respiration.

Aspirer le jour qui s'efface, une grand souffle, les choses qui filent jusqu'au fond des poumons, entrent dans le corps, étouffent.

on n'oublie pas.
On passe de la chaux sur le mur,
ça brûle, un peu.


Je me dessine en creux, à la bombe sur les haies, les jardins.
Parmi les miettes des choses qui se fondent dans le sol où je marche, mon
reflet, dans la terre mouillée.

Je m'élance et me cogne, et me cogne et me cogne. ça ne fera bientôt plus mal.

Une blessure.

Et tes yeux et tes yeux et tes yeux.
L'oubli se cramponne à moi, me dévisage et se fait la malle.
alors je répète.

me donner une contenance.

Idiote.
Idiote, idiote.

ce serait un refrain sans fin. sans fin.

Des cailloux. Des pelles. on ne soulève que du vent.
Je voudrais m'échapper.

c'est ton
amour qui m'éclipse.

demie Lune. un sourire qui penche, à moitié de ciel.
IL est tard.


samedi 14 avril 2007

Ruelles intérieures

On court sur les pavés, la nuit a encore englouti notre monde, et on attrape les ruelles en frappant le talon. Ma jupe se soulève et tu me tiens la main.

J'ai le coeur qui flotte, et puis le tien sous le voile.

Le souffle court, la montée des Epis qui semble s'allonger sous nos pas, et enfin, la porte, quelques marches, et lui qui vient nous ouvrir.

Brèves de sourire, paroles sur vos lèvres, je vous quitte pour mon voyage tranquille, visite peut être surannée, mais légère, et profonde, enchantée.

J'aime cette maison.

Nénuphars d'eau qui fleurissent sur le plâtre des murs. Les parois s'effritent, mais le ciel est déjà à l'intérieur.

Des visages, encadrés dans le souvenir. Des fils d'enfance qui s'entremêlent, ce jour-là qui ne veut se laisser oublier.

Le miroir qui s'incline, mon regard fatigué qui me fuit pour s'exasier ailleurs.

Des livres qui s'entassent, des mots empilés, pages lues, frôlées, avalées dans des crépuscules lunaires, des nuits blanches qui nous retiennent dans les tréfonds merveilleux de nos lectures.

Une lampe en galet, je ne comprends pas, mais la mer s'invite en catimini dans ma visite, et j'y plonge avec délice.

Des fauteuils au velour fleuri de boutons grenat, on devine leur caresse, et puis un ours en peluche qui n'a pas grandit, attendant les bras d'un môme pour recueillir sa tendresse de fourrure.

Une voix d'ailleurs, comme un peu de soul dans ma nuit... des accents ennivrants, jaillis de la petite radio.
Sous l'interrupteur, lumière et musique s'allient, mon doigt juste là et le film défile, je me sens transportée, si peu c'est vrai, et pourtant tout un monde.
Ce soir derrière le rideau blanc, drap de fortune, c'est le spectacle des moments de vie que l'on préserve qui vient de commencer.

L'art batifole sur les toiles, oui c'est de la gaité qui irise ces tableaux, couleurs pastels, et mon regard ne peut s'en détacher, et je coule dans la matière, je m'y glisse, je m'y fonds.

Le piano sommeille en attendant vos caresses, n'aspirant qu'à vos doigtés agiles pour cascader en ses touches d'ivoire, et la musique vient fredonner au creux de mon oreille, je rêve aux sonates délaissées, qui renaîtront bientôt...

Je voudrais raconter la cuisine et son évier de pierre, les pots aux secrets en dedans, la fleur de sel, je voudrais dire la petite cour et ses trésors de verdure, les murs qui accrochent le ciel, je pourrais vous les conter, mais je n'ai plus les mots, rien que cette ambiance douce et chaleureuse, cette maison de la rue qui penche, et mes détours, et mes pensées...

Mes ruelles intérieures...

(et quelques éléphants roses)



mercredi 11 avril 2007

Volver




Un soleil.

Un coeur battant.
Un main qui frémit, une frange en bataille.
La peau à peine colorée, un sac de cuir rouge.
Des tresses qui volent au vent,
un bracelet d'argent.

Je reviens.

*

dimanche 25 mars 2007

Bric à Brac

Une vie.
Des boîtes que j'entr'ouvre.
*
Poitrine décapsulée.
Pour voir en dedans, d'une plume avisée
les dédales du coeur,
et mon poumon fleuri.
*

Perdu, raté.
Pas d'amour, non.
*
Ecrire.
Pour le souffle, la musique.
L'encre des veines.
Les crépuscules en bout de phrases.
Les quais du Verbe,
et nos chemins.
*
Mais toujours les mêmes mots,
les même langueurs.
*
Votre ennui est palpable,
ma prose est malade.
*
Alors, un peu de silence.
*
Distiller les peines, égrener des larmes sur le collier du temps,
je l'ai trop fait.
*
Cela suffit ! Je vous entends crier.
*
Mais que répondre?
Je ne sais plus dire autrement,
qu'avec des miettes de ce chagrin-là.
*
Mes mots n'en valent pas la peine.
Ailleurs, la poésie.
*
[chut]

[seul un mot de toi, peut-être,

me fera reprendre les mots,

seul ton regard admiratif,

me fera croire que cela en vaut la peine]

vendredi 23 mars 2007

Le fleuve

Je m'envole.

*

Chaque frontière que l'on dépasse, chaque année qui vient peser dans nos poches déjà pleines, nous ramène à la vie.
*
De part en part, on traverse les rivières.
Un an de plus, un saut du coeur par delà le temps, le corps qui se courbe, s'élance, de l'eau, du ciel, et la chute légère qui nous dépose sur l'autre pierre, déjà.
*


Repeindre le ciel des pigments de nos sens. Avaler les soleils, les lunes.

*
Des cocons. Des brisures.
Un bouquet de roses qui creuse le plâtre.
*
La vie s'effrite.
*
Des promesses.


*


*
Les peines qui s'étiolent en ruban, qui glissent dans nos cheveux.
Du vent, mon ange, du vent.


*


*
L'amour, ce beau salaud,
le gentleman fringant qui sait nous faire la cour,
depuis que Cupidon nous a fléchés sous le préau.
me voilà plaquée face contre terre, bonjour bitume,
respirant le sol au dedans des poumons,
un nénuphar à l'intérieur, des fleurs fânées.
L'air aspiré, comprimé, enchaîné.
La joie, la douleur.

*

Toi.

Je vieillis sans tes bras, je pousse de travers.

Je suis pas une fleur, je suis ne suis pas jolie.

*

*
Un violoncelle, sur un radeau entre deux vagues.
Quelques notes, mon rêve.


mercredi 21 mars 2007

Hermione


C'est le printemps.
C'est le printemps et pourtant les amours se meurent.

Il aime elle qui aime lui qui en aime une autre.

Alors des maux du sang des murs, et cette béance du ventre, cette douleur inextingible.

Silence.
Les oiseaux viennent becquetter sur nos poignets tranchés.

Rouge.

mardi 20 mars 2007

Paris Je T'aime en Noir et Blanc






On dit pas je veux d'abord

Ce soir, je veux du ciel, un étang et des pinceau.
Je veux me faire la malle, manger ton ventre et crayonner ta bouille.

Je veux juste foutre mes doigts dans la peinture et puis sur mes joues et puis sur les murs,
Dessiner le monde, dessiner des visages,
onirisme à pas cher qui crève la page en couleur.

Je veux des soleils carbone, du pastel sous les ongles, des cheveux ébouriffés.
Je veux t'aimer, je veux t'entendre rire, te donner la main en cachette, te faire grimper dans mon radeau de fortune, dans mes bras, te faire danser.

Je veux l'enfance, le manège, les étoiles bleues.
Je veux Mexico, ta bouche, une toile encore vierge.

Je veux voyager, croquer, dériver.
Je veux me sentir toute petite, je veux courir sur l'eau.

Je veux ta peau sous mes doigts, tes yeux verts de printemps,
je veux fredonner l'outre-ciel.

Je veux le temps des cerises, le fond de l'océan,
un crayon et des bulles.

Je veux pas travailler je veux bouffer la vie.
Je veux pas pleurer je veux te gribouiller.

Je veux t'écrire des lettres,
Dans des enveloppes toute petites.

Je veux rougir quand je croise tes yeux,
pour me noyer dedans.

Je veux l'encre de chine et l'orient et les fleurs.
Je veux peindre, je veux l'Astrolabe.

Je veux m'assoupir dans le creux de ton épaule.
Je veux ton souffle comme une berceuse à mon oreille.


Je veux des prairies, du fusain, un nuage.
Rien d'important, mais tout de précieux.

Je veux un croissant de Lune,
un cercle de lumière,
un triangle de chocolat.

Je veux toi, aussi.

lundi 19 mars 2007

What a Wonderful Word


[Tout ce que j'ai aimé, je l'ai perdu.

Tout ce que je touche devient cendres]

Requiem pour pillard de coeur


Sentiment d'échec.
Vacuité, douleur.
Du gel qui se dissipe dans mes veines fines.
J'ai froid à jamais.

Il neige.
Le ciel se crève de flocons et les gens du lointain me manquent.

T'aimer.
Foutu coeur qui ne m'écoute pas,
qui chambranle les contours, s'accroche à toi,
alors que je lui crie que dans ces flots là, tempète, absence,
il va se noyer.

L'eau coule toujours dans le même sens.

Bordel de coeur qui palpite à son gré,
sans voir la déchirure à venir.

T'aimer à tord, t'aimer trop fort.
Rêver à tes lèvres sans jamais y goûter,
puisque même ce baiser tu me le refuses.

Brise-coeur qui tambourine aux parois de chairs,
porte close sur les marécages des sentiments mêlés.

Terrible amertume, revêtant d'obscur tous mes mots.
Je ne sais plus écrire autrement.
Valse ultime, mouroir à palabres,
déclaration en chuchotis éclairés.

De la joie en moi, bien sûr, des rêves toujours,
peinturlures enchantées, idées fertiles, alegro.
Des sourires qui viennent éclore, évidemment,
des Lunes à décrocher, des échelles de papier, tango.

Mon reflet: l'élan de tendre vers le mieux, le rire qui cascade, les gribouilles, pétillance et parloir ambulant.

Mais dans la solitude, genoux repliés,
coeur corné, bousillé, morcelé,
archange déchu,
quand je me me retire loin de vos regards,
ma joie s'éteint, mes sourires se fânent.

Pas une fleur,
pas un lys blanc, même flétri,
sur mon balcon de désespoir.

Nul ne peut saisir en moi cette détresse là,
quand je barbouille mes copies et que je valse et que je cours,
nul ne peut recueillir dans son chapeau
ces larmes retenues qui me noient les fenêtres,
ni mes mains serrées, tordues, et ce vide, ce vide immense.

Seuls mes mots demeurent ici emprunts de ce chagrin,
de ce trou insondable qui s'étire dans ma poitrine,
ce glissement vers quelques blanches falaises, un gouffre.

Ma peine est de silence.
Mon silence est de plume.

Amour, mon amour,
Etreindre les soupirs, caresser le vent.
Du vide, du vide immense,
encore, à jamais.

Alors des pages et des pages.
Un exutoire, une plage,
où laisser couler la douleur.
Ce bleu du coeur, qui se mêle à celui des vagues.
Océan.

Vagues à l'âme.
Âme pendue, suspendue,
jetée en l'air, volée.

Ciel parsemé de lueurs, perles de feu,
et en son ventre l'espoir lancinant, tenace,
pour ne pas flancher, pour rester debout.
Debout.
Une môme, amoureuse.


jeudi 15 mars 2007

... l'amour, le silence, la vie...

[Un Rêve]

C'est fou c'que je peux t'aimer,
c'que peux t'aimer des fois,
des fois j'voudrais crier,
car j'n'ai jamais aimer,
jamais aimé comme ça,
ça je peux te l'jurer.


Et tu le sais.
Mon amour.

J'ai cru lire, j'ai cru lire sur tes lèvres
que tu m'aimais.


Que tu m'aimais aussi.


Soyons fous, je te l'ai écrit, et rêvons, mon ange,
rêvons et décrochons ensemble un peu de ciel.


Tu es l'encre que je répends, la douceur de l'aube.
Tu es l'espoir.


Mon amour.


mercredi 14 mars 2007

[Brumes]

Pardon.
je m'en veux pour ce soir.
Pour ces paroles en l'air, ivre de peine, et de folie aussi.
Pour ces mots qui ne voulaient rien dire, ces lettres mélangées

J'ai cru rêver. Tout ça me semble si irréel.
Je savais que c'était perdu d'avance, c'était douloureux avant de naître.

L'alcool disperse.
Je t'ai trop raconté.
Je n'aurais pas dû dire tout cela.
Je m'en veux si fort.

J'ai mal, aussi.

Tout ce bonheur avorté, étranglé.
La chance...

Merci d'être là,
malgré tout.

Etoile

J'aurais dû me taire.
Dormir, m'éloigner.

Oublions, oublions tout.

Mais ma requête, s'il te plait cèdes-y...
Une seule fois, y goûter c'est vrai, mais pour mieux avancer.
Pour prendre de l'élan.

Silencio...

C'était vrai, tu en es sûr? Ta main sur la mienne?

Non.
Tu es trop loin.
J'ai trop de songes qui m'emplissent les veines.

Un désir fou, de t'aimer, de t'appartenir.
Un secret.
La brume.

Pardon, mon amour.

dimanche 11 mars 2007

After the reading...

C'est toujours la nuit.

Toujours la nuit que j'ai envie d'écrire. Que je flotte entre mélancolie et espoir à fleur de peau.

Que je suis vague, marées, chagrin.

Le film passe très vite, en éclair s'illumine l'essentiel. La vérité en néon éclaire ma ville. Lis blanc dans le caniveau. Du vent claque sur les vitres. Un oiseau. Des étoiles. Réverbère éteint, l'eau avale les arbres.

La musique me prends à la gorge. Je pense à lui. Des noeuds. Je n'arrive pas à me détacher de la clarté lunaire de son sourire.

Je lui ai écrit une lettre. Il y a un temps, déjà. Pourquoi les mots m'échappent quand je voudrais dire l'amour, simplement? Pourquoi je m'y égare? Pourquoi j'ai peur qu'il n'y croit pas, qu'il ne comprenne pas.

Blues. Pas de violons, de trémolos. Les larmes ne viennent que dans le silence. Des pierres de verre qui roulent. Coulent.

Plan serré. Un visage. Des cheveux qui s'envolent, un regard ailleurs.

Ces images me touchent. Une façon de se poser sur les êtres, intime, respectueuse, douleureuse. D'effleurer leur détresse, de raconter leurs choix, leurs renoncements, leur combat.

Simplement, sans artifices. La caméra filme au naturel, retient des brèves de vie, saisit des regards, la lumière de l'aurore, une caresse sur la peau, une bouche. Pas d'intrusion, de voyeurisme. Juste la réalité d'un croisement, des secrets ouverts délicatement, des souffrances. L'amour.

C'est beau. C'est beau et ça me fait mal.

Je sanglote dans le noir. Leur histoire me touche. Elle questionne l'essence de notre vie, notre quête de l'autre, la profondeur de nos engagements. Jusqu'ou peut on aimer? Qu'est ce que c'est que l'amour? En faut-il des preuves?
Comment te dire, mon amour, te confier pour de vrai que je t'aime...

J'ai envie de partir, de balancer toutes ces futilités, ces choses sans importances auxquelles on s'attache faute d'oser admettre nos échecs, la vacuité de nos errances. Je voudrais chercher l'essentiel, aimer sans retenue, faire ce qui me tient vraiment à coeur, sans me mentir, sans me calfeutrer dans la facilité, sans dire ''on verra bien''...

Ne pas nouer d'attaches qui immobilisent, de garder que les liens qui élancent, qui jettent vers un toujours mieux. Avec des détails, des miettes, contruire en grand.

Ne pas regretter, ne plus pleurer. Oublier ce qui blesse, y revenir plus tard. Ne pas perdre des bouts de vie à trop demander pardon. Vouloir seulement changer les choses, et y croire. L'important est demain.

Je ne veux pas être lâche, passive. Les vrais combats sont ailleurs. Et en moi. Il faut qu'il le sache.

Je dois être fidèle à mes rêves, à mes passions.

Ne pas flancher, ne pas jouer aux fusillades quand au fond on s'aime. Ne pas faire comme eux tous. Ne pas attendre.

C'est tout de suite que ça s'écrit. Tout de suite.

On n'a pas de temps à perdre. On ne peut pas se permettre d'hésiter, de se blesser, de se gâcher.

Trop de belles choses, de vrais combats doivent être menés. L'amour n'a pas de prix.

En venant au monde, on a devant nous des millions d'oeufs, blancs, ronds. Le bonheur, la vie à l'intérieur.
Un oeuf. L'amour en dedans. Si facile de s'en emparer. Mais la coquille est si fragile aussi. Un rien peut le fêler, une secousse peut le briser. Mis à nu.
Les vraies choses doivent être cueillies avec délicatesse.


Devant l'écran lumineux tout ceci m'apparait.

Je le savais déjà.

Je ne doute plus.

vendredi 9 mars 2007

Faire exploser mes ailes...

J'avais écris un bout de grisaille, et pour faire mieux j'y avais mis des lucioles.

Mais tout s'est effacé, sans raison.


La page blanche ne raconte plus.

J'ai le sommeil à fleur de paupières, la fatigue assomeuse.


Ce soir, je fonds.
Je suis cabossée.

La marée montante dans mes yeux.

Si tu regardes bien tu y verras la mer, dans le fond du bleu nuit.


Une prose dépareillée que j'avais gribouillée dans ce coin là. Pour raconter comme ça mon envie de tout balancer, pallissades et bocaux ferrés en jour maussade.

De trouver la manivelle pour remonter le temps. Rétrograder la vie pour le joli temps, celui où ils étaient là.

J'aimerais écrire des mots d'amour parce que parler c'est pas mon fort, et parce là je voudrais tes bras, encore, toujours, et que finalement la vie j'y comprends rien.

Je disais des tas de bidules, de souvenirs revenus, de ceux que l'on voudrait gardés toujours, et la mélancolie posée dessus, mon envie pyrotechnique, une feu d'artifice de pacotille pour faire sauter tout ça en lumières déjà mourantes, mais si belles, si belles...

J'écrivais.

Que tout reviens.

Que je reste une môme. Cheveux ébouriffés et rêves en bataille.

Je racontai l'absence, sa foutu ombre au dessus de mon ciel.
Mes tripes en acier qui me dégoupille les sentiments, et mon coeur avec un trou dedans, même qu'on y voit le paysage à travers.

J'avais écris tout ça, des palabres balancées comme elles venaient, grapillées dans mon chagrin poudré.


Mais l'ordi a planté.
Tout plante en ce moment...

Alors, tant pis.
Y'aura pas.

C'est dommage. Je l'aimais bien ce petit récit en pagaille, pensées foutoir, prose dévergondée et songes en technicolor.

mercredi 7 mars 2007

Vague à lame

Apaisée, je vogue sur mon radeau.

Je virevolte au creux des lames, la vie est un océan qui me porte. Parfois le fond m'attire, et je sombre, à bout de souffle.

J'ai fait naufrage. Erreur de navigation, j'avais mal au coeur, ma barque tanguait trop fort, mes mousses avaient désertés, seule, je ne pouvais tenir la barre.

Le rocher a déchiré la coque. Mon bateau s'est fendu en deux. Il a pris l'eau, le tourbillon m'a entrainée vers ses profondeurs obscures. Ma barque fracassée, la catastrophe provoquée par ma mauvaise navigation, mon errance.

Avant, je regardais just les flots, rêveuse, je me laissais porter... J'avais à peine vue que je dérivais, personne pour signaler ma position, pour me remettre dans la bonne voie, pas de boussole, pas de carte de route.
Je voguais, l'âme légère, volant d'ici en là, aveuglée par sa lumière douce, oubliant tout le reste.

J'ai eu tord. Je me suis cognée dans ce rocher, l'ai reçu de plein fouet. Mon corps a saigné, déchiré, ma coquille s'est craquée, je me suis retrouvée nue, seule, meutrie.

Chavirée au beau milieu de l'océan, bouffant ma solitude dans l'immensité océane, belle à en chialer.

Même abandonnée et blessée, cette beauté folle me touchait encore, même à la renverse j'vais encore l'envie d'y croire, d'écrire, de me voir rescaper.

J'ai pris du temps. J'ai ramassé des miettes oubliées, des bouts de bois, des forêts oniriques, tout un monde, et avec cela, presque rien, j'ai construit mon radeau.

Dessus je me suis hissée, et je me suis laisser porter par les flots scintillants, mordorés dans le soleil.

Désormais, je n'ai plus peur, la mer m'entraine, me berce..

Tout ira bien.


mardi 6 mars 2007

Chronique d'une colloc' partagée

Je ne parle jamais vraiment de la vraie vie.
Y'a toujours un peu de fiction qui vient se glisser impunément dans mes textes, l'air de rien.
Toujours un peu d'onirisme, d'idéaux gribouillés, de métaphore enfilées, de palabres mal fagotées.

Mais là, avec la série de Barcelone, je reprends le fil de ma ptite vie, je vous y fais goûter,
saveur sucré salé, pimant doux, fleur de sel, parfum fruité,
tout cela comme une nouvelle invitation au voyage.


Ce soir, la nuit tombe si vite. Il pleut, j'ai envie moi aussi de fondre, de me mettre à pleuvoir sur mon bout de trottoir, alors je marche vite, je fuis ce grisaille mouillée et moche.
Sur le trajet, je m'arrête dans une boulangerie, j'achète des pains au chocolat. La boulangère a du mettre trop de sourire dans ses gateaux, elle a les lèvres maussades.
Enfin, la porte de notre cabane merveilleuse, de la lumière derrière les carreaux. Je suis heureuse de rentrer, de les trouver la, j'ai envie de les bichonner, de les écouter rire, de dire n'importe quoi.
Je leur dis que j'ai ramené le goûter, Joséphine accourt faire du thé, Clémentine bondit de sa chaise, gourmande, et moi je suis joyeuse.
On grignote, on s'attarde, on refait du thé, on se perd en mots et en rire, on dit qu'on va rester jusqu'au diner, on repousse le travail, on re-refait du thé, on s'attarde toujours, on est là, il est tard, enfin on rentre dans nos chambres.
- A tout à l'heure!
Une paroi de carton qui nous sépare, mais pourtant chaque fois l'on suit un cérémonial précis, on se salue, on se sourit, on se quitte enfin.
Puis Clémentine, courageuse, se décide à attaquer le ménage de la cuisine. Moi je refais un peu la déco avec de nouveaux barbouillages ramenés des Beaux Arts.
Je l'aide à réparer la fuite de l'évier, on nettoie tout en vue du casting. Il faut que ça brille!
Bon, non, en fait il s'agit de la visite de notre future nouvelle colloc, mais on aimerait bien la terminer par des petites questions, histoire de savoir si elle a les qualités pour remplacer notre Clém' X qui s'exporte à la capitale dès la fin du mois pour un stage au Ministère Du Légume Sauvage.
On finit le grand ménage, et je me propose pour le repas de ce soir. On sera quatre, on a une invitée de marque!
Je prépare donc à manger, je sifflote, je coupe, j'épluche, je sappoudre.
J'aime tant faire la cuisine!
C'est bientôt prêt.
Ce soir, menu méditérannéen sur le pouce: bruschetta aux trois fromages ou au thon. Simple, original, rapide surtout.
En dessert, bananes flambées et glace à l'italienne.
J'adore être à leurs petits soins, prévoyante, maternelle presque. Un peu avant l'heure du repas, je les préviens que ce sera bientôt prêt, et lorqu'elles arrivent à table, gourmandes, j'aime voir leurs sacrées bouilles ravies de mes nouvelles recettes.
Je suis bien ici.
C'est pas grand chose, mais avec Mamzelle Chevrette et Miss Courgette, on voit la vie de tous les légumes!
J'adore cette petite vie, notre baraque à nous, avec son bordel, ses épices, son antre aux canards, son frigo qui déborde, nos passions lugumières, ses fuites, nos petites chambres jolies, dans mini cuisine pas pratique...
Alors c'était juste un p'tit bout notre colloc', pour leur dire merci, parce que c'est chouette bien ici, et que j'veux pas qu'on nous remplace la Courgette!
(Si ça vous tente de passer, papoter, grignoter, gratouiller la guitare, vous êtes les bienvenus!)
Et comme on dit chez nous:
Y'a parfois des toiles d'araignées
Mais y'a toujours de quoi bien bouffer!
Sur cette sage parole, mes amis, bonsoir!





lundi 5 mars 2007

La déchirure - cristale

Y'avait cette bonne vieille amie, si près d'elle, qui ramassait les miettes de verre dispersées.

L'amie l'avait retrouvée en sanglot, roulée en boule, ne souhaitant plus que disparaitre.

Elle devait se rendre à l'évidence, à travers ce silence qu'elles lui demandaient, suppliantes, sévères, c'était sa disparition qu'elle voulait. L'aider, bien sur, se protéger, elle ne savait pas, mais l'anéantir, surtout. Elle savait qu'elles n'auraient pas compris cette pensée, mais pourtant dans le silence appelé si doucement, si fort, c'était au fond ce qu'elles souhaitaient.

Alors, bouleversée, elle avait basculé, de l'autre côté de l'horizon, s'affaissant au coucher de soleil comme un cadavre jeté à la mer, fatiguée, dévastée.

En touchant le sol son corps son coeur son âme, tout avait éclaté en rêves inutiles, en merveilles déchirées, saignées, avortées.

Des millions de débris scintilllants jonchaient l'asphalte comme autant de larmes libérées.

Elle ne pouvait plus les voir, les voir oublier de sourire, oublier ce comprendre, d'espérer. Elle avait tellement honte, tellement mal que cette douleur-là tuait tout le reste en elle, tout ce qui avait été beau, avant.

Elle s'en voulait tant, tant qu'elle devenait maladroite pour le leur dire, vacillant sans cesse entre culpabilité et espoir que tout change, qu'elles reviennent Juste leur présence, leur sourire, leur lumière.
Il faisait si noir, ici. Ici où l'absence devenait étouffante.

Elle était trop entière, trop passionnée, trop elle-même finalement, pour que celles qu'elle aimait plus que sa vie-même puissent le savoir, le sentir en elles comme un écho profond, comme la seule vérité digne d'être retenue ce soir. Gardée à jamais.

Elle cognait contre ce mur érigé à tord entre, cette paroi de fer qui les emprisonnait toutes au lieu de les proteger, qui détruisait la liberté au lieu de construire le bonheur.

Parce qu'il n'y avait qu'ensemble qu'elles pouvaient sublimer le temps, jouer, danser, rêver, réécrire le monde. Séparément toutes auraient finis par s'éparpiller en miettes amères, envolées déjà, vaines peut-être, alors qu'ensemble elles étaient l'éspérance, la joie, la Terre, la vie explosée en couleurs et en promesses.

Comment avaient elles pu l'oublier cela, cette beauté magique dans leur union, comment avaient elles pu égarer l'essentiel, malgré sa coupable maladresse, ses erreurs, son mal être?

Comment ne pouvaient-elles plus croire en tout ce bonheur là, en tout ce qu'il y avait eu et qu'il y aurait peut etre encore, si jamais elles décidaient de pardonner, un peu, et d'y croire?

Alors, ce soir, elle avait décider de s'effacer, puisque c'est ce qu'elles voulaient, et que jamais elle n'aurait pu aller contre leur volonté, elle tenait bien trop à elles pour cela.

Elle s'élança, brisée avant même de toucher le sol, et dans un bruit de cristal martelé, explosa sa tristesse et ses remords contre le bitume noir de peine.


C'etait fini.

Insomnio

El hombre se acuesta temprano. No puede conciliar el sueno.
Los ojos en el techo. Blanco, tan blanco.

El mudo es color de tristeza.
De basillo.

No puede dormir. Nunca puede dormir.
Todo se repite, cada noche, cada vez.

Dormir, o quizas, sonar...
Es su ultimo deseo.

Le parece al final la ùnica manera de sobrevivir, de escaparse de este cotidiano angustioso, de este mundo agonisante.

Mira al reloj.
Las once de la noche.

El tiempo se parece parado, crualmente immobil.

Une noche negra, espeza, infernal.

Insomnio.

Los minutos pasan lentamente, con un sadismo horrible.
Las manillas del reloj se hunden en su piel, dolorosamente.

No puede escapar a la consciensa de su vida.
En la immensidad del basillo de su vida.

Se pone a llorar. Lacrimas de pena, de abandon.
Se siente miserable, despreciable.

La realidad de esta noche le da ganas de vomitar.
Vomitar todo lo pasivo, lo mediocre de su existencia.
Vomitar el mismo : coràzon, su vientre tenso, sus tripas, su stomago, sus ojos ciegos...

Quiere dormir.

Piense solo en eso, no puede quitarse este idea de su mente.

Dormir, dormir, dormir.

Se pone a gritar. Pega en la pared, en la blaca pared, la dura pared que le mira con ironia.
Su mano se vuelve a estar rojo, llena de sangre.

Grita otra vez.
Dormir!


Su cabeza tropieza con la pared.

El dolor le hace abrir los ojos.

Con un temor insoportable, se da cuento de que son solo la nueves de la tarde.

Tiene que dormir de nuevo.

Insomnio.