dimanche 25 mars 2007

Bric à Brac

Une vie.
Des boîtes que j'entr'ouvre.
*
Poitrine décapsulée.
Pour voir en dedans, d'une plume avisée
les dédales du coeur,
et mon poumon fleuri.
*

Perdu, raté.
Pas d'amour, non.
*
Ecrire.
Pour le souffle, la musique.
L'encre des veines.
Les crépuscules en bout de phrases.
Les quais du Verbe,
et nos chemins.
*
Mais toujours les mêmes mots,
les même langueurs.
*
Votre ennui est palpable,
ma prose est malade.
*
Alors, un peu de silence.
*
Distiller les peines, égrener des larmes sur le collier du temps,
je l'ai trop fait.
*
Cela suffit ! Je vous entends crier.
*
Mais que répondre?
Je ne sais plus dire autrement,
qu'avec des miettes de ce chagrin-là.
*
Mes mots n'en valent pas la peine.
Ailleurs, la poésie.
*
[chut]

[seul un mot de toi, peut-être,

me fera reprendre les mots,

seul ton regard admiratif,

me fera croire que cela en vaut la peine]

vendredi 23 mars 2007

Le fleuve

Je m'envole.

*

Chaque frontière que l'on dépasse, chaque année qui vient peser dans nos poches déjà pleines, nous ramène à la vie.
*
De part en part, on traverse les rivières.
Un an de plus, un saut du coeur par delà le temps, le corps qui se courbe, s'élance, de l'eau, du ciel, et la chute légère qui nous dépose sur l'autre pierre, déjà.
*


Repeindre le ciel des pigments de nos sens. Avaler les soleils, les lunes.

*
Des cocons. Des brisures.
Un bouquet de roses qui creuse le plâtre.
*
La vie s'effrite.
*
Des promesses.


*


*
Les peines qui s'étiolent en ruban, qui glissent dans nos cheveux.
Du vent, mon ange, du vent.


*


*
L'amour, ce beau salaud,
le gentleman fringant qui sait nous faire la cour,
depuis que Cupidon nous a fléchés sous le préau.
me voilà plaquée face contre terre, bonjour bitume,
respirant le sol au dedans des poumons,
un nénuphar à l'intérieur, des fleurs fânées.
L'air aspiré, comprimé, enchaîné.
La joie, la douleur.

*

Toi.

Je vieillis sans tes bras, je pousse de travers.

Je suis pas une fleur, je suis ne suis pas jolie.

*

*
Un violoncelle, sur un radeau entre deux vagues.
Quelques notes, mon rêve.


mercredi 21 mars 2007

Hermione


C'est le printemps.
C'est le printemps et pourtant les amours se meurent.

Il aime elle qui aime lui qui en aime une autre.

Alors des maux du sang des murs, et cette béance du ventre, cette douleur inextingible.

Silence.
Les oiseaux viennent becquetter sur nos poignets tranchés.

Rouge.

mardi 20 mars 2007

Paris Je T'aime en Noir et Blanc






On dit pas je veux d'abord

Ce soir, je veux du ciel, un étang et des pinceau.
Je veux me faire la malle, manger ton ventre et crayonner ta bouille.

Je veux juste foutre mes doigts dans la peinture et puis sur mes joues et puis sur les murs,
Dessiner le monde, dessiner des visages,
onirisme à pas cher qui crève la page en couleur.

Je veux des soleils carbone, du pastel sous les ongles, des cheveux ébouriffés.
Je veux t'aimer, je veux t'entendre rire, te donner la main en cachette, te faire grimper dans mon radeau de fortune, dans mes bras, te faire danser.

Je veux l'enfance, le manège, les étoiles bleues.
Je veux Mexico, ta bouche, une toile encore vierge.

Je veux voyager, croquer, dériver.
Je veux me sentir toute petite, je veux courir sur l'eau.

Je veux ta peau sous mes doigts, tes yeux verts de printemps,
je veux fredonner l'outre-ciel.

Je veux le temps des cerises, le fond de l'océan,
un crayon et des bulles.

Je veux pas travailler je veux bouffer la vie.
Je veux pas pleurer je veux te gribouiller.

Je veux t'écrire des lettres,
Dans des enveloppes toute petites.

Je veux rougir quand je croise tes yeux,
pour me noyer dedans.

Je veux l'encre de chine et l'orient et les fleurs.
Je veux peindre, je veux l'Astrolabe.

Je veux m'assoupir dans le creux de ton épaule.
Je veux ton souffle comme une berceuse à mon oreille.


Je veux des prairies, du fusain, un nuage.
Rien d'important, mais tout de précieux.

Je veux un croissant de Lune,
un cercle de lumière,
un triangle de chocolat.

Je veux toi, aussi.

lundi 19 mars 2007

What a Wonderful Word


[Tout ce que j'ai aimé, je l'ai perdu.

Tout ce que je touche devient cendres]

Requiem pour pillard de coeur


Sentiment d'échec.
Vacuité, douleur.
Du gel qui se dissipe dans mes veines fines.
J'ai froid à jamais.

Il neige.
Le ciel se crève de flocons et les gens du lointain me manquent.

T'aimer.
Foutu coeur qui ne m'écoute pas,
qui chambranle les contours, s'accroche à toi,
alors que je lui crie que dans ces flots là, tempète, absence,
il va se noyer.

L'eau coule toujours dans le même sens.

Bordel de coeur qui palpite à son gré,
sans voir la déchirure à venir.

T'aimer à tord, t'aimer trop fort.
Rêver à tes lèvres sans jamais y goûter,
puisque même ce baiser tu me le refuses.

Brise-coeur qui tambourine aux parois de chairs,
porte close sur les marécages des sentiments mêlés.

Terrible amertume, revêtant d'obscur tous mes mots.
Je ne sais plus écrire autrement.
Valse ultime, mouroir à palabres,
déclaration en chuchotis éclairés.

De la joie en moi, bien sûr, des rêves toujours,
peinturlures enchantées, idées fertiles, alegro.
Des sourires qui viennent éclore, évidemment,
des Lunes à décrocher, des échelles de papier, tango.

Mon reflet: l'élan de tendre vers le mieux, le rire qui cascade, les gribouilles, pétillance et parloir ambulant.

Mais dans la solitude, genoux repliés,
coeur corné, bousillé, morcelé,
archange déchu,
quand je me me retire loin de vos regards,
ma joie s'éteint, mes sourires se fânent.

Pas une fleur,
pas un lys blanc, même flétri,
sur mon balcon de désespoir.

Nul ne peut saisir en moi cette détresse là,
quand je barbouille mes copies et que je valse et que je cours,
nul ne peut recueillir dans son chapeau
ces larmes retenues qui me noient les fenêtres,
ni mes mains serrées, tordues, et ce vide, ce vide immense.

Seuls mes mots demeurent ici emprunts de ce chagrin,
de ce trou insondable qui s'étire dans ma poitrine,
ce glissement vers quelques blanches falaises, un gouffre.

Ma peine est de silence.
Mon silence est de plume.

Amour, mon amour,
Etreindre les soupirs, caresser le vent.
Du vide, du vide immense,
encore, à jamais.

Alors des pages et des pages.
Un exutoire, une plage,
où laisser couler la douleur.
Ce bleu du coeur, qui se mêle à celui des vagues.
Océan.

Vagues à l'âme.
Âme pendue, suspendue,
jetée en l'air, volée.

Ciel parsemé de lueurs, perles de feu,
et en son ventre l'espoir lancinant, tenace,
pour ne pas flancher, pour rester debout.
Debout.
Une môme, amoureuse.


jeudi 15 mars 2007

... l'amour, le silence, la vie...

[Un Rêve]

C'est fou c'que je peux t'aimer,
c'que peux t'aimer des fois,
des fois j'voudrais crier,
car j'n'ai jamais aimer,
jamais aimé comme ça,
ça je peux te l'jurer.


Et tu le sais.
Mon amour.

J'ai cru lire, j'ai cru lire sur tes lèvres
que tu m'aimais.


Que tu m'aimais aussi.


Soyons fous, je te l'ai écrit, et rêvons, mon ange,
rêvons et décrochons ensemble un peu de ciel.


Tu es l'encre que je répends, la douceur de l'aube.
Tu es l'espoir.


Mon amour.


mercredi 14 mars 2007

[Brumes]

Pardon.
je m'en veux pour ce soir.
Pour ces paroles en l'air, ivre de peine, et de folie aussi.
Pour ces mots qui ne voulaient rien dire, ces lettres mélangées

J'ai cru rêver. Tout ça me semble si irréel.
Je savais que c'était perdu d'avance, c'était douloureux avant de naître.

L'alcool disperse.
Je t'ai trop raconté.
Je n'aurais pas dû dire tout cela.
Je m'en veux si fort.

J'ai mal, aussi.

Tout ce bonheur avorté, étranglé.
La chance...

Merci d'être là,
malgré tout.

Etoile

J'aurais dû me taire.
Dormir, m'éloigner.

Oublions, oublions tout.

Mais ma requête, s'il te plait cèdes-y...
Une seule fois, y goûter c'est vrai, mais pour mieux avancer.
Pour prendre de l'élan.

Silencio...

C'était vrai, tu en es sûr? Ta main sur la mienne?

Non.
Tu es trop loin.
J'ai trop de songes qui m'emplissent les veines.

Un désir fou, de t'aimer, de t'appartenir.
Un secret.
La brume.

Pardon, mon amour.

dimanche 11 mars 2007

After the reading...

C'est toujours la nuit.

Toujours la nuit que j'ai envie d'écrire. Que je flotte entre mélancolie et espoir à fleur de peau.

Que je suis vague, marées, chagrin.

Le film passe très vite, en éclair s'illumine l'essentiel. La vérité en néon éclaire ma ville. Lis blanc dans le caniveau. Du vent claque sur les vitres. Un oiseau. Des étoiles. Réverbère éteint, l'eau avale les arbres.

La musique me prends à la gorge. Je pense à lui. Des noeuds. Je n'arrive pas à me détacher de la clarté lunaire de son sourire.

Je lui ai écrit une lettre. Il y a un temps, déjà. Pourquoi les mots m'échappent quand je voudrais dire l'amour, simplement? Pourquoi je m'y égare? Pourquoi j'ai peur qu'il n'y croit pas, qu'il ne comprenne pas.

Blues. Pas de violons, de trémolos. Les larmes ne viennent que dans le silence. Des pierres de verre qui roulent. Coulent.

Plan serré. Un visage. Des cheveux qui s'envolent, un regard ailleurs.

Ces images me touchent. Une façon de se poser sur les êtres, intime, respectueuse, douleureuse. D'effleurer leur détresse, de raconter leurs choix, leurs renoncements, leur combat.

Simplement, sans artifices. La caméra filme au naturel, retient des brèves de vie, saisit des regards, la lumière de l'aurore, une caresse sur la peau, une bouche. Pas d'intrusion, de voyeurisme. Juste la réalité d'un croisement, des secrets ouverts délicatement, des souffrances. L'amour.

C'est beau. C'est beau et ça me fait mal.

Je sanglote dans le noir. Leur histoire me touche. Elle questionne l'essence de notre vie, notre quête de l'autre, la profondeur de nos engagements. Jusqu'ou peut on aimer? Qu'est ce que c'est que l'amour? En faut-il des preuves?
Comment te dire, mon amour, te confier pour de vrai que je t'aime...

J'ai envie de partir, de balancer toutes ces futilités, ces choses sans importances auxquelles on s'attache faute d'oser admettre nos échecs, la vacuité de nos errances. Je voudrais chercher l'essentiel, aimer sans retenue, faire ce qui me tient vraiment à coeur, sans me mentir, sans me calfeutrer dans la facilité, sans dire ''on verra bien''...

Ne pas nouer d'attaches qui immobilisent, de garder que les liens qui élancent, qui jettent vers un toujours mieux. Avec des détails, des miettes, contruire en grand.

Ne pas regretter, ne plus pleurer. Oublier ce qui blesse, y revenir plus tard. Ne pas perdre des bouts de vie à trop demander pardon. Vouloir seulement changer les choses, et y croire. L'important est demain.

Je ne veux pas être lâche, passive. Les vrais combats sont ailleurs. Et en moi. Il faut qu'il le sache.

Je dois être fidèle à mes rêves, à mes passions.

Ne pas flancher, ne pas jouer aux fusillades quand au fond on s'aime. Ne pas faire comme eux tous. Ne pas attendre.

C'est tout de suite que ça s'écrit. Tout de suite.

On n'a pas de temps à perdre. On ne peut pas se permettre d'hésiter, de se blesser, de se gâcher.

Trop de belles choses, de vrais combats doivent être menés. L'amour n'a pas de prix.

En venant au monde, on a devant nous des millions d'oeufs, blancs, ronds. Le bonheur, la vie à l'intérieur.
Un oeuf. L'amour en dedans. Si facile de s'en emparer. Mais la coquille est si fragile aussi. Un rien peut le fêler, une secousse peut le briser. Mis à nu.
Les vraies choses doivent être cueillies avec délicatesse.


Devant l'écran lumineux tout ceci m'apparait.

Je le savais déjà.

Je ne doute plus.

vendredi 9 mars 2007

Faire exploser mes ailes...

J'avais écris un bout de grisaille, et pour faire mieux j'y avais mis des lucioles.

Mais tout s'est effacé, sans raison.


La page blanche ne raconte plus.

J'ai le sommeil à fleur de paupières, la fatigue assomeuse.


Ce soir, je fonds.
Je suis cabossée.

La marée montante dans mes yeux.

Si tu regardes bien tu y verras la mer, dans le fond du bleu nuit.


Une prose dépareillée que j'avais gribouillée dans ce coin là. Pour raconter comme ça mon envie de tout balancer, pallissades et bocaux ferrés en jour maussade.

De trouver la manivelle pour remonter le temps. Rétrograder la vie pour le joli temps, celui où ils étaient là.

J'aimerais écrire des mots d'amour parce que parler c'est pas mon fort, et parce là je voudrais tes bras, encore, toujours, et que finalement la vie j'y comprends rien.

Je disais des tas de bidules, de souvenirs revenus, de ceux que l'on voudrait gardés toujours, et la mélancolie posée dessus, mon envie pyrotechnique, une feu d'artifice de pacotille pour faire sauter tout ça en lumières déjà mourantes, mais si belles, si belles...

J'écrivais.

Que tout reviens.

Que je reste une môme. Cheveux ébouriffés et rêves en bataille.

Je racontai l'absence, sa foutu ombre au dessus de mon ciel.
Mes tripes en acier qui me dégoupille les sentiments, et mon coeur avec un trou dedans, même qu'on y voit le paysage à travers.

J'avais écris tout ça, des palabres balancées comme elles venaient, grapillées dans mon chagrin poudré.


Mais l'ordi a planté.
Tout plante en ce moment...

Alors, tant pis.
Y'aura pas.

C'est dommage. Je l'aimais bien ce petit récit en pagaille, pensées foutoir, prose dévergondée et songes en technicolor.

mercredi 7 mars 2007

Vague à lame

Apaisée, je vogue sur mon radeau.

Je virevolte au creux des lames, la vie est un océan qui me porte. Parfois le fond m'attire, et je sombre, à bout de souffle.

J'ai fait naufrage. Erreur de navigation, j'avais mal au coeur, ma barque tanguait trop fort, mes mousses avaient désertés, seule, je ne pouvais tenir la barre.

Le rocher a déchiré la coque. Mon bateau s'est fendu en deux. Il a pris l'eau, le tourbillon m'a entrainée vers ses profondeurs obscures. Ma barque fracassée, la catastrophe provoquée par ma mauvaise navigation, mon errance.

Avant, je regardais just les flots, rêveuse, je me laissais porter... J'avais à peine vue que je dérivais, personne pour signaler ma position, pour me remettre dans la bonne voie, pas de boussole, pas de carte de route.
Je voguais, l'âme légère, volant d'ici en là, aveuglée par sa lumière douce, oubliant tout le reste.

J'ai eu tord. Je me suis cognée dans ce rocher, l'ai reçu de plein fouet. Mon corps a saigné, déchiré, ma coquille s'est craquée, je me suis retrouvée nue, seule, meutrie.

Chavirée au beau milieu de l'océan, bouffant ma solitude dans l'immensité océane, belle à en chialer.

Même abandonnée et blessée, cette beauté folle me touchait encore, même à la renverse j'vais encore l'envie d'y croire, d'écrire, de me voir rescaper.

J'ai pris du temps. J'ai ramassé des miettes oubliées, des bouts de bois, des forêts oniriques, tout un monde, et avec cela, presque rien, j'ai construit mon radeau.

Dessus je me suis hissée, et je me suis laisser porter par les flots scintillants, mordorés dans le soleil.

Désormais, je n'ai plus peur, la mer m'entraine, me berce..

Tout ira bien.


mardi 6 mars 2007

Chronique d'une colloc' partagée

Je ne parle jamais vraiment de la vraie vie.
Y'a toujours un peu de fiction qui vient se glisser impunément dans mes textes, l'air de rien.
Toujours un peu d'onirisme, d'idéaux gribouillés, de métaphore enfilées, de palabres mal fagotées.

Mais là, avec la série de Barcelone, je reprends le fil de ma ptite vie, je vous y fais goûter,
saveur sucré salé, pimant doux, fleur de sel, parfum fruité,
tout cela comme une nouvelle invitation au voyage.


Ce soir, la nuit tombe si vite. Il pleut, j'ai envie moi aussi de fondre, de me mettre à pleuvoir sur mon bout de trottoir, alors je marche vite, je fuis ce grisaille mouillée et moche.
Sur le trajet, je m'arrête dans une boulangerie, j'achète des pains au chocolat. La boulangère a du mettre trop de sourire dans ses gateaux, elle a les lèvres maussades.
Enfin, la porte de notre cabane merveilleuse, de la lumière derrière les carreaux. Je suis heureuse de rentrer, de les trouver la, j'ai envie de les bichonner, de les écouter rire, de dire n'importe quoi.
Je leur dis que j'ai ramené le goûter, Joséphine accourt faire du thé, Clémentine bondit de sa chaise, gourmande, et moi je suis joyeuse.
On grignote, on s'attarde, on refait du thé, on se perd en mots et en rire, on dit qu'on va rester jusqu'au diner, on repousse le travail, on re-refait du thé, on s'attarde toujours, on est là, il est tard, enfin on rentre dans nos chambres.
- A tout à l'heure!
Une paroi de carton qui nous sépare, mais pourtant chaque fois l'on suit un cérémonial précis, on se salue, on se sourit, on se quitte enfin.
Puis Clémentine, courageuse, se décide à attaquer le ménage de la cuisine. Moi je refais un peu la déco avec de nouveaux barbouillages ramenés des Beaux Arts.
Je l'aide à réparer la fuite de l'évier, on nettoie tout en vue du casting. Il faut que ça brille!
Bon, non, en fait il s'agit de la visite de notre future nouvelle colloc, mais on aimerait bien la terminer par des petites questions, histoire de savoir si elle a les qualités pour remplacer notre Clém' X qui s'exporte à la capitale dès la fin du mois pour un stage au Ministère Du Légume Sauvage.
On finit le grand ménage, et je me propose pour le repas de ce soir. On sera quatre, on a une invitée de marque!
Je prépare donc à manger, je sifflote, je coupe, j'épluche, je sappoudre.
J'aime tant faire la cuisine!
C'est bientôt prêt.
Ce soir, menu méditérannéen sur le pouce: bruschetta aux trois fromages ou au thon. Simple, original, rapide surtout.
En dessert, bananes flambées et glace à l'italienne.
J'adore être à leurs petits soins, prévoyante, maternelle presque. Un peu avant l'heure du repas, je les préviens que ce sera bientôt prêt, et lorqu'elles arrivent à table, gourmandes, j'aime voir leurs sacrées bouilles ravies de mes nouvelles recettes.
Je suis bien ici.
C'est pas grand chose, mais avec Mamzelle Chevrette et Miss Courgette, on voit la vie de tous les légumes!
J'adore cette petite vie, notre baraque à nous, avec son bordel, ses épices, son antre aux canards, son frigo qui déborde, nos passions lugumières, ses fuites, nos petites chambres jolies, dans mini cuisine pas pratique...
Alors c'était juste un p'tit bout notre colloc', pour leur dire merci, parce que c'est chouette bien ici, et que j'veux pas qu'on nous remplace la Courgette!
(Si ça vous tente de passer, papoter, grignoter, gratouiller la guitare, vous êtes les bienvenus!)
Et comme on dit chez nous:
Y'a parfois des toiles d'araignées
Mais y'a toujours de quoi bien bouffer!
Sur cette sage parole, mes amis, bonsoir!





lundi 5 mars 2007

La déchirure - cristale

Y'avait cette bonne vieille amie, si près d'elle, qui ramassait les miettes de verre dispersées.

L'amie l'avait retrouvée en sanglot, roulée en boule, ne souhaitant plus que disparaitre.

Elle devait se rendre à l'évidence, à travers ce silence qu'elles lui demandaient, suppliantes, sévères, c'était sa disparition qu'elle voulait. L'aider, bien sur, se protéger, elle ne savait pas, mais l'anéantir, surtout. Elle savait qu'elles n'auraient pas compris cette pensée, mais pourtant dans le silence appelé si doucement, si fort, c'était au fond ce qu'elles souhaitaient.

Alors, bouleversée, elle avait basculé, de l'autre côté de l'horizon, s'affaissant au coucher de soleil comme un cadavre jeté à la mer, fatiguée, dévastée.

En touchant le sol son corps son coeur son âme, tout avait éclaté en rêves inutiles, en merveilles déchirées, saignées, avortées.

Des millions de débris scintilllants jonchaient l'asphalte comme autant de larmes libérées.

Elle ne pouvait plus les voir, les voir oublier de sourire, oublier ce comprendre, d'espérer. Elle avait tellement honte, tellement mal que cette douleur-là tuait tout le reste en elle, tout ce qui avait été beau, avant.

Elle s'en voulait tant, tant qu'elle devenait maladroite pour le leur dire, vacillant sans cesse entre culpabilité et espoir que tout change, qu'elles reviennent Juste leur présence, leur sourire, leur lumière.
Il faisait si noir, ici. Ici où l'absence devenait étouffante.

Elle était trop entière, trop passionnée, trop elle-même finalement, pour que celles qu'elle aimait plus que sa vie-même puissent le savoir, le sentir en elles comme un écho profond, comme la seule vérité digne d'être retenue ce soir. Gardée à jamais.

Elle cognait contre ce mur érigé à tord entre, cette paroi de fer qui les emprisonnait toutes au lieu de les proteger, qui détruisait la liberté au lieu de construire le bonheur.

Parce qu'il n'y avait qu'ensemble qu'elles pouvaient sublimer le temps, jouer, danser, rêver, réécrire le monde. Séparément toutes auraient finis par s'éparpiller en miettes amères, envolées déjà, vaines peut-être, alors qu'ensemble elles étaient l'éspérance, la joie, la Terre, la vie explosée en couleurs et en promesses.

Comment avaient elles pu l'oublier cela, cette beauté magique dans leur union, comment avaient elles pu égarer l'essentiel, malgré sa coupable maladresse, ses erreurs, son mal être?

Comment ne pouvaient-elles plus croire en tout ce bonheur là, en tout ce qu'il y avait eu et qu'il y aurait peut etre encore, si jamais elles décidaient de pardonner, un peu, et d'y croire?

Alors, ce soir, elle avait décider de s'effacer, puisque c'est ce qu'elles voulaient, et que jamais elle n'aurait pu aller contre leur volonté, elle tenait bien trop à elles pour cela.

Elle s'élança, brisée avant même de toucher le sol, et dans un bruit de cristal martelé, explosa sa tristesse et ses remords contre le bitume noir de peine.


C'etait fini.

Insomnio

El hombre se acuesta temprano. No puede conciliar el sueno.
Los ojos en el techo. Blanco, tan blanco.

El mudo es color de tristeza.
De basillo.

No puede dormir. Nunca puede dormir.
Todo se repite, cada noche, cada vez.

Dormir, o quizas, sonar...
Es su ultimo deseo.

Le parece al final la ùnica manera de sobrevivir, de escaparse de este cotidiano angustioso, de este mundo agonisante.

Mira al reloj.
Las once de la noche.

El tiempo se parece parado, crualmente immobil.

Une noche negra, espeza, infernal.

Insomnio.

Los minutos pasan lentamente, con un sadismo horrible.
Las manillas del reloj se hunden en su piel, dolorosamente.

No puede escapar a la consciensa de su vida.
En la immensidad del basillo de su vida.

Se pone a llorar. Lacrimas de pena, de abandon.
Se siente miserable, despreciable.

La realidad de esta noche le da ganas de vomitar.
Vomitar todo lo pasivo, lo mediocre de su existencia.
Vomitar el mismo : coràzon, su vientre tenso, sus tripas, su stomago, sus ojos ciegos...

Quiere dormir.

Piense solo en eso, no puede quitarse este idea de su mente.

Dormir, dormir, dormir.

Se pone a gritar. Pega en la pared, en la blaca pared, la dura pared que le mira con ironia.
Su mano se vuelve a estar rojo, llena de sangre.

Grita otra vez.
Dormir!


Su cabeza tropieza con la pared.

El dolor le hace abrir los ojos.

Con un temor insoportable, se da cuento de que son solo la nueves de la tarde.

Tiene que dormir de nuevo.

Insomnio.

samedi 3 mars 2007

La crapahute espagnole* [tome 1]

Le parfum de vadrouille des sacs de voyage.

Six heures du mat', je me sentais la tête dans le brouillard, et y'avait cette sacré odeur qui me titillait la narine.

Je me disais, ça peut-être que ça, on se fait la malle, ciao amigo, la Lune c'est pour nous, dans le quart d'heure on se casse.

J'avais pas une tête de routard, pas le genre de nana à barouder peinard dans la forêt amazonienne, divergeant sur les moeurs du serpent à sonette.

J'étais une rêveuse moi, version fillette un peu naïve, film photo dans une main, sourire dans l'autre. J'avais juste un appétit fou, envie de bouffer la terre entière, d'entamer le paysage, puis un amoureux aussi, ce truc doux et drôle que c'est comme si ça sortait d'une pochette surprise.

Donc l'amoureux, l'appétit et moi, tous ça mis bien ensemble et secoué obligemment (en y ajoutant quelques pépettes forcément, car c'est bien beau de rêver d'se barrer mais le sytème condamne à se régimer le porte monnaie avant), ça nous a donné ça:

le formule 1 de Paris Beauvais, chambre 240.

Pas fameux comme destination, bien que par chance on puisse disposer de canal +, ce qui nous a permis de ne pas nous forcer à nous poser des questions stupides pour combler les blancs**.

Mais enfin c'était la première étape, et en me réveillant ce matin là dans les bras de mon amoureux dans un lit défait dans la chambre 240 dans le formule 1 dans la pire ville glauque du toute la France du Nord, je sentais cette chouette odeur d'aventure qui s'échappait de nos sacs plein à craquer et je me trouvais la plus veinarde de ce bout de planète.

Puis ensuite, après les formalités usuelles, on avait embarqués à bord d'Air Lidl, destination Espana olé olé.

On avait les yeux explosés de béatitude heureuse (et un petit peu de fatigue genre crevé à bailler cinquante fois de suite, c'est que la nuit avait été courte) (à cause de canal + biensur, on avait été sage évidemment maman ne t'inquiètes donc pas tant), et puis on se marrait en voyant l'hotesse de l'air faire sa choré débile de "on va tous muuurir, toi aussi, moi aussi".

Atterrissage, tout le monde applaudit, moi j'ai le coeur qui me fait boum boum et l'amoureux un bisou.

Après un passage dans un car (oui le même que celui qui nous transportait quand on était môme et qui nous raptait chaque matin sur la place du village, nous tous attendant sagement à côté de l'abribus, rangés autour du lampadaire, même quand il pleuvait des cordes et des chiens et des chats) on était arrivé à Barcelone.

Si j'avais connu l'hymne national espagnol, je crois qu'à ce moment même je l'aurais chanté, tellement j'avais le coeur le ventre les tripes... tout ça content!

La première journée, on a joué à la famille tortue, y'avait un machin communément appelé sac qui nous avait poussés dans le dos et qui voulait pas nous lâcher. On était crevés, on avait mal partout, on était heureux comme des glaces au chocolat brillant dans les yeux d'un mioche.

Alors on a déambulé en tortue dans toute la ville, souriant à tous les passants parce que c'était des espagnols, ça tombait bien d'ailleurs pour le coup, et se tenant la main parce que décidément on s'aimait bien l'amoureux et moi.

On s'est fait les Ramblas, le bord de mer, des petites rues jolies, puis un Mac Do pour se la jouer touristes américains accrochés aux valeurs sûres (hihihi c'est pas nous ça en vrai) mais surtout parce qu'on avait faim et qu'on était pauvres et qu'on en rêvait comme des abrutis l'amoureux et moi.

On a fini par échouer sur le port à picorer du pops corn en effrayant les pigeons.

On était bien, y'avait la mer, du vent, du soleil, tout ce qu'il faut pour se sentir léger, et grand et le coeur à la chamade que tout soit si parfait si beau comme qu'on se serait dit dans un film sur un écran de ciné.

Puis comme la nuit tombait, (pouf comme ça, rien vu venir, cassée la gueule sur le soleil, c'est des rapides en espagne!), on a repris le chemin pour dénicher notre cabane.

On nous avait dit "muy facil, muy facil", donc si c'était muy facile répété deux fois c'est que ça devrait vraiment se trouver les doigts dans le nez. Et finalement c'était loin pour se les fourrer dans le nez, les doigts, puis avec nos sacs comme remplis de rochers, ca semblait se déplier en kilomètres infinis.

Numero 306 il avait dit Dani, on n'était qu'au 1O0 après une demi heure dans la bonne rue, voilà qui nous motivait complétement.

Enfin, on était devant la porte, des patisseries dans les mains et un pot de rillettes accroché au sac à dos pour qu'il chauffe pas trop.

Nous attentions que l'on nous ouvre, sans savoir qu'après avoir franchi trois portes nous allions débarquer en plein mai 68, cheveux longs, pétards, vinyles de vieux rock et guitare séche, flower power et joyeux bordel...






* J'avais aussi pensé à "les vacances de l'amour", mais on m'a dit que c'était déjà pris. Dommage...
** Pour les abrutis ou les trop gentils, c'est de l'humour!