mardi 6 mars 2007

Chronique d'une colloc' partagée

Je ne parle jamais vraiment de la vraie vie.
Y'a toujours un peu de fiction qui vient se glisser impunément dans mes textes, l'air de rien.
Toujours un peu d'onirisme, d'idéaux gribouillés, de métaphore enfilées, de palabres mal fagotées.

Mais là, avec la série de Barcelone, je reprends le fil de ma ptite vie, je vous y fais goûter,
saveur sucré salé, pimant doux, fleur de sel, parfum fruité,
tout cela comme une nouvelle invitation au voyage.


Ce soir, la nuit tombe si vite. Il pleut, j'ai envie moi aussi de fondre, de me mettre à pleuvoir sur mon bout de trottoir, alors je marche vite, je fuis ce grisaille mouillée et moche.
Sur le trajet, je m'arrête dans une boulangerie, j'achète des pains au chocolat. La boulangère a du mettre trop de sourire dans ses gateaux, elle a les lèvres maussades.
Enfin, la porte de notre cabane merveilleuse, de la lumière derrière les carreaux. Je suis heureuse de rentrer, de les trouver la, j'ai envie de les bichonner, de les écouter rire, de dire n'importe quoi.
Je leur dis que j'ai ramené le goûter, Joséphine accourt faire du thé, Clémentine bondit de sa chaise, gourmande, et moi je suis joyeuse.
On grignote, on s'attarde, on refait du thé, on se perd en mots et en rire, on dit qu'on va rester jusqu'au diner, on repousse le travail, on re-refait du thé, on s'attarde toujours, on est là, il est tard, enfin on rentre dans nos chambres.
- A tout à l'heure!
Une paroi de carton qui nous sépare, mais pourtant chaque fois l'on suit un cérémonial précis, on se salue, on se sourit, on se quitte enfin.
Puis Clémentine, courageuse, se décide à attaquer le ménage de la cuisine. Moi je refais un peu la déco avec de nouveaux barbouillages ramenés des Beaux Arts.
Je l'aide à réparer la fuite de l'évier, on nettoie tout en vue du casting. Il faut que ça brille!
Bon, non, en fait il s'agit de la visite de notre future nouvelle colloc, mais on aimerait bien la terminer par des petites questions, histoire de savoir si elle a les qualités pour remplacer notre Clém' X qui s'exporte à la capitale dès la fin du mois pour un stage au Ministère Du Légume Sauvage.
On finit le grand ménage, et je me propose pour le repas de ce soir. On sera quatre, on a une invitée de marque!
Je prépare donc à manger, je sifflote, je coupe, j'épluche, je sappoudre.
J'aime tant faire la cuisine!
C'est bientôt prêt.
Ce soir, menu méditérannéen sur le pouce: bruschetta aux trois fromages ou au thon. Simple, original, rapide surtout.
En dessert, bananes flambées et glace à l'italienne.
J'adore être à leurs petits soins, prévoyante, maternelle presque. Un peu avant l'heure du repas, je les préviens que ce sera bientôt prêt, et lorqu'elles arrivent à table, gourmandes, j'aime voir leurs sacrées bouilles ravies de mes nouvelles recettes.
Je suis bien ici.
C'est pas grand chose, mais avec Mamzelle Chevrette et Miss Courgette, on voit la vie de tous les légumes!
J'adore cette petite vie, notre baraque à nous, avec son bordel, ses épices, son antre aux canards, son frigo qui déborde, nos passions lugumières, ses fuites, nos petites chambres jolies, dans mini cuisine pas pratique...
Alors c'était juste un p'tit bout notre colloc', pour leur dire merci, parce que c'est chouette bien ici, et que j'veux pas qu'on nous remplace la Courgette!
(Si ça vous tente de passer, papoter, grignoter, gratouiller la guitare, vous êtes les bienvenus!)
Et comme on dit chez nous:
Y'a parfois des toiles d'araignées
Mais y'a toujours de quoi bien bouffer!
Sur cette sage parole, mes amis, bonsoir!





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