lundi 5 mars 2007

La déchirure - cristale

Y'avait cette bonne vieille amie, si près d'elle, qui ramassait les miettes de verre dispersées.

L'amie l'avait retrouvée en sanglot, roulée en boule, ne souhaitant plus que disparaitre.

Elle devait se rendre à l'évidence, à travers ce silence qu'elles lui demandaient, suppliantes, sévères, c'était sa disparition qu'elle voulait. L'aider, bien sur, se protéger, elle ne savait pas, mais l'anéantir, surtout. Elle savait qu'elles n'auraient pas compris cette pensée, mais pourtant dans le silence appelé si doucement, si fort, c'était au fond ce qu'elles souhaitaient.

Alors, bouleversée, elle avait basculé, de l'autre côté de l'horizon, s'affaissant au coucher de soleil comme un cadavre jeté à la mer, fatiguée, dévastée.

En touchant le sol son corps son coeur son âme, tout avait éclaté en rêves inutiles, en merveilles déchirées, saignées, avortées.

Des millions de débris scintilllants jonchaient l'asphalte comme autant de larmes libérées.

Elle ne pouvait plus les voir, les voir oublier de sourire, oublier ce comprendre, d'espérer. Elle avait tellement honte, tellement mal que cette douleur-là tuait tout le reste en elle, tout ce qui avait été beau, avant.

Elle s'en voulait tant, tant qu'elle devenait maladroite pour le leur dire, vacillant sans cesse entre culpabilité et espoir que tout change, qu'elles reviennent Juste leur présence, leur sourire, leur lumière.
Il faisait si noir, ici. Ici où l'absence devenait étouffante.

Elle était trop entière, trop passionnée, trop elle-même finalement, pour que celles qu'elle aimait plus que sa vie-même puissent le savoir, le sentir en elles comme un écho profond, comme la seule vérité digne d'être retenue ce soir. Gardée à jamais.

Elle cognait contre ce mur érigé à tord entre, cette paroi de fer qui les emprisonnait toutes au lieu de les proteger, qui détruisait la liberté au lieu de construire le bonheur.

Parce qu'il n'y avait qu'ensemble qu'elles pouvaient sublimer le temps, jouer, danser, rêver, réécrire le monde. Séparément toutes auraient finis par s'éparpiller en miettes amères, envolées déjà, vaines peut-être, alors qu'ensemble elles étaient l'éspérance, la joie, la Terre, la vie explosée en couleurs et en promesses.

Comment avaient elles pu l'oublier cela, cette beauté magique dans leur union, comment avaient elles pu égarer l'essentiel, malgré sa coupable maladresse, ses erreurs, son mal être?

Comment ne pouvaient-elles plus croire en tout ce bonheur là, en tout ce qu'il y avait eu et qu'il y aurait peut etre encore, si jamais elles décidaient de pardonner, un peu, et d'y croire?

Alors, ce soir, elle avait décider de s'effacer, puisque c'est ce qu'elles voulaient, et que jamais elle n'aurait pu aller contre leur volonté, elle tenait bien trop à elles pour cela.

Elle s'élança, brisée avant même de toucher le sol, et dans un bruit de cristal martelé, explosa sa tristesse et ses remords contre le bitume noir de peine.


C'etait fini.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ose pas trop mettre de commentaires, juste pour te dire que je t'ai lu alors.


et je suis pressée d'etre samedi