Mutisme.
Plutôt que du ciel fâné dépeindre des rêves, mouchoirs et vagabondage brouillés de cheveux épicés, petits matins mêlés d'envies avortées...
Plutôt que cette pagaille douce amère en brocante sous vos yeux, je vais me taire.
Pour quoi écrire?
Ma plume vire hors du papier, mes doigts caressent d'autres steppes immenses. Le bruit des touches s'éloigne, les mots se gèlent sur le seuil de ma bouche.
Une digue. Le fleuve de lettres vagues, de désespoir retenu ficelé d'encre débordante, un flot continu de larmes-libellules.
Je ne sais plus dire.
Ecrire m'échappe.
Dois-je encore poser des bouts de monde, des drapés de prose, des douceurs tintées d'exostisme dans cette danse verbale?
Dois-je encore écrire?
Sans vos pupilles gourmandes pour les cueillir, sans elles pour de mes divagations faire des bouquets à jeter en l'air en brassées d'artifice, elle serait vaine et sèche ma plume volante.
Mais ce soir, mais tous les autres soirs.. pour qui écrire?
Non mes mots ne valent plus rien.... des cailloux des branches tombées à terre des brins d'herbe un reflet dans le ruisseau une caresse sur ta main...
Si peu, vraiment.
Je vais les murer , un moment. Les retenir, les taire.
Ils n'apportent rien, ils ne sont même plus beaux.
Alors, une barrière de brume, une muraille de chagrin, un rempart d'espérance.
Une pallissade érigée avec des bricoles amassées, du doute vaporeux, de l'organza de larmes, un jupon d'insouciance, encore. Si peu...
Pas une bréche, pas une fenêtre ouverte, mes volets seront clos.
Je me retire, un moment.
Pas un bruit.
Juste le silence du doute.
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5 commentaires:
Il n'y a pas grand chose de plus bruyant que le doute.
Non.
Mon doute à moi est ainsi, c'est tout.
Tu ne peux pas savoir...
Il ne sait se dire, il retient les mots, les empêche de se donner au jour, les barricade au sortir de m bouche.
Il est feutré, bouleversant, inexprimable.
C'est du vent, une tornade sans murmures.
Mon doute à moi se love dans le silence.
Chaque mot écrit renferme un silence... c'est cela qui donne du poids au poème, et lorsqu'on le lit, cela les libère, et c'est ce qui donne la musique....
Les choses importantes se font dans le silence... c'est d'ailleurs à cela qu'on les reconnait....
Merci Lalou de ton passage chez moi, et des petites traces que tu as laissé...
A bientôt
J'aime beaucoup vos mots.
Des sourires.
Bon moi j'en ai marre, j'arrive pô à poster ce message sur ton précédent article; alors j'le fiche ici en te signalant au passage que j'aime te lire ^^ (Mais comment retenir un clair-obscur volatile? Tu flottes en autodidacte, toi. Nous, on est là pour faire un peu semblant, te mettre sur nos épaules comme quand t'étais petite et que c'était rigolo de tripatouiller la tête de papa. Mais c'est du faux, tu sais, tu tiens toute seule en équilibre. Même si parfois t'as peur de tomber. Tu es forte, debout, sur le fil.)
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