mardi 9 janvier 2007

Léa

Léa elle se cachait les yeux pour pas voir la réalité qu'elle aimait pas trop . Ce monde gris et moche peuplé de cambrioleurs et de prof de math aux jupes remontées.


Léa, elle disait pas grand chose. Ou alors elle parlait si vite qu'on ne comprenait rien. Elle n'avait pas forcément envie d'être comprise. Elle savait bien que ça sert à rien, que c'est des faux semblant tout ça.


Elle jouait, Léa. Elle jouait à être une autre, des milliers d'autres. C'est son corps alors qui prenait la parole.


Une danse, un pas vers l'horizon. D'un mouvement cueillir l'espace, s'offrir au regard. Tendre vers le firmament puis renaître sur les planches.


Léa sur le fil de la vie, Léa funambule, qui trébuche et se bouffe un coin du ciel.


Léa silencieuse entre en scène et nous raconte une part du monde.



Léa invente, léa tourne, valse, vacille. Un murmure, une hanche qui se découvre, toute une histoire.


Goûter l'ailleurs en déguisant l'ici, un chant qui s'élève, supplique pour rideau tiré, monologue à la Lune.


Léa joue, et c'est un peu de chacun qu'elle porte en elle.
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