L'océan.
Pas un murmure.
Galets froissés que l'on entasse dans les drapés lisses des vestes d'été.
Femmes assoupies sous l'écume, des courbes gracieuses au milieu des flots bleu sombre, une hanche ronde que l'on devine, et qui s'y dissimule.
C'est la chanson de la mer qui se retire, et me laisse nue sur une plage de silence.
Vide de sens.
Etendue de l'eau au lointain.
On danse sous les alysées.
Les coquillages brillent en constellation sur les pans de sable que la marée révele en quittant le rivage.
Les vagues ondulent et fredonnent sous les caresses de la brise.
Laisse-moi te raconter l'absence, et le sel sur ma paume.
Dans mon ventre il y a la vie
dans mon coeur un marteau.
Qui cogne
cogne
cogne contre ma poitrine,
et fêle mes poumons de porcelaine.
J'ai le souffle coupé de t'avoir trop aimé.
Aiguisé effilé amenuisé
Et si tôt disparu.
Plus un brin d'air entre mes lèvres pour célébrer la vie.
Bientôt, bientôt j'aurais oublié
la façon que l'on a de respirer.
J'aurai oublié l'oxygène qui emplit ma bouche ma gorge mes fleurs de poumons j'aurai moi aussi des nénuphars à l'intérieur et plus rien ne pourra passer le seuil de mes lèvres sèches plus aucun souffle plus auncun baiser.
J'aurai oublié de vivre.
J'erre entre les chateaux de sable humide et les palaces détruits des rêves de l'enfance. Je me sens soudain fatiguée.
Je marche pieds nus et je brise un peu d'innocence à chaque pas sur les murailles dressées à coup de pelle en plastique. Les ponts, les tours, les remparts, tout cela est si fragile.
Je lève les yeux. Le soleil va disparaître, si vite. Mon ventre se serre. Comment être sûr qu'il reviendra? Je n'ose jamais y croire vraiment.
Je me suspends à la ligne d'horizon, me hisse sur son fin tracé. Comme une acrobate je m'agrippe au fil de l'eau, et marche, cours, danse sur le trait qui sépare la mer du ciel.
Et m'écroule dans le sable mouillé avant même de m'apecevoir que ce n'est qu'un rêve. L'illusion des sens? Je m'y plonge délicieusement.
Je ferais mille fois le tour de la terre en glissant le long du fil ténu de l'horizon, entre les cieux bleutés et la mer profonde, sans jamais choisir l'un ou l'autre, sans plonger ni voler, sans appartenir à rien...
Je glisse et ricoche, je suis la funambule qui s'élance sur la la ligne du bout de la terre, du fond extrême du regard.
Je déambule sur les chemins de l'horizon, ce que les yeux ouverts ne peuvent distinguer qu'avec peine, ma bouche cueille les nuages et la plante de mes pieds foule la surface cristaline de l'eau salée.
Entre ciel et terre, j'avance.
Entre ciel et terre.
Et au crépuscule du monde l'océan se déploit.
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