dimanche 18 février 2007

L'abandon

La nuit tombe.
Mes yeux ne peuvent se détacher du ciel mourant.

Pourquoi j'ai les yeux flous, je sais pas.

Peut à peu, tout s'obscurcit.
C'est follement beau.

Je tente de retenir la lumière.
J'ai pas envie que tout s'éteigne.

Ce ciel-là devient ma vie.
La vie qu'il vous faut saisir, bouffer par tous les coins, aimer à en chialer.
Aspirer avant qu'elle ne nous aspire.

Je dévore l'immensité du ciel.
Je la souffle à la paille.
C'est de l'encre, tellement d'encre que devant un tel spectacle je ne sais qu'écrire.
Barbouiller mes yeux mon nez ma bouche de tous ces mots à la plume.

Mais rien ne redonne la beauté de ce ciel.
Rien n'est assez fort pout l'évoquer, jamais.


Bientôt, je verrai naître les étoiles.
Encore une fois, je me sentirai toute petite, inutile, vaine...

Mais je sentirai aussi comme un frisson.
Le sentiment de la vie, qui bouillonne, ruiselle en moi.

De l'encre dans mes mains,
de l'odeur de la Terre.

La nuit tombe, la nuit s'écroule.
Elle revêt le monde de ses noirs atours.

Je me sens impuissante.
Te relever mon obscurité, te relever de toutes mes forces,
mais tu sais je m'écrase avec toi.

Non, je n'y comprends rien.
La vacuité de nos âmes ce soir me glace.

Longuement.

La nuit est tombée.
Elle s'est cassée la figure, juste au coin de ma fenêtre.

Attraction terrestres.
Pourquoi c'est toujours vers le bas que l'on est attiré?
Par quelle force? Quelle faiblesse, plutôt?

Il fait noir.
Je me sens absente à moi même.

c'est vers lui qui je vole, me téléporte, m'arrache.

Il fait noir, et personne ne peut voir mes larmes couler.
Silencieuses, diaphanes.

Je m'abandonne...

C'est dure de se sentir si minuscule, si impuissante.

Tellement à demi.

Je plane, loin...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est con pour tes mains, j'ai pas d'effaceur... T'es marquée à vie!