On en se comprenait pas bien nous deux.
On s'aimait de travers.
Je sais pas si c'est mieux maintenant.
On s'aimait de travers.
Je sais pas si c'est mieux maintenant.
Mais on a grandi.
Entre nous il y avait un fossé.
Parfois on jetait des planches en travers.
Tu m'emmenais au théâtre.
Moi quelques fois je m'endormais sur tes genoux.
J'étais sûre pendant longtemps que tu m'en voulais.
Que j'étais pas à la hauteur.
Tu me voulais forte, j'étais en carton, en papier mâché.
Tu me voulais organisée, je semais la pagaille en couleur.
Tu me voulais disciplinée, je me dérobais à toutes les règles.
J'étais toujours la mauvaise.
Celle qui était pas sage.
Celle qui chantait à table, qui renversait son verre par mégarde, qui ne voulait pas se taire.
Toi tes colères tu les passais sur moi.
Les bêtises c'était toujours de ma faute.
Même quand on les faisait à quatre, j'étais souvent la seule à être grondée.
Ca me rendais malheureuse de pas te satisfaire.
Mais j'étais trop petite, trop débordante d'enfance encore pour avoir me plier à tes désirs.
Je suis jamais rentrée dans un moule. Je savais pas faire.
J'ai toujours pris les petits chemins cabossés, les voies parrallèles, les sous-bois.
Tu m'en voulais de cette semi-rébellion affichée, de ce caractère et de cette énergie. De cette provocation amusée, de cette insouciance de gamine, de gamine ignorant tout du monde et de ses douleurs.
Tu ne me comprenais pas.
Entre nous il y avait un fossé.
Parfois on jetait des planches en travers.
Tu m'emmenais au théâtre.
Moi quelques fois je m'endormais sur tes genoux.
J'étais sûre pendant longtemps que tu m'en voulais.
Que j'étais pas à la hauteur.
Tu me voulais forte, j'étais en carton, en papier mâché.
Tu me voulais organisée, je semais la pagaille en couleur.
Tu me voulais disciplinée, je me dérobais à toutes les règles.
J'étais toujours la mauvaise.
Celle qui était pas sage.
Celle qui chantait à table, qui renversait son verre par mégarde, qui ne voulait pas se taire.
Toi tes colères tu les passais sur moi.
Les bêtises c'était toujours de ma faute.
Même quand on les faisait à quatre, j'étais souvent la seule à être grondée.
Ca me rendais malheureuse de pas te satisfaire.
Mais j'étais trop petite, trop débordante d'enfance encore pour avoir me plier à tes désirs.
Je suis jamais rentrée dans un moule. Je savais pas faire.
J'ai toujours pris les petits chemins cabossés, les voies parrallèles, les sous-bois.
Tu m'en voulais de cette semi-rébellion affichée, de ce caractère et de cette énergie. De cette provocation amusée, de cette insouciance de gamine, de gamine ignorant tout du monde et de ses douleurs.
Tu ne me comprenais pas.
Toi forte et rigide.
Moi fragile et démesurée.
Forcément pas pareilles.
Forcément on se cognait l'un contre l'autre.
Un peu trop souvent.
Tu aimais Piaf, tu l'aimes encore,
et moi en écoutant l'hymne à l'amour ce soir je pleure.
Je te comprends mieux que jamais.
J'ai changé.
J'ai bouffé des années, mine de rien, et des coups de poing en même temps, et j'ai changé.
Je suis devenue plus calme.
J'ai dompté le silence, appris a vivre avec.
A écouter, à me faire plus petite.
Toi tu as vieillis, peu à peu.
Au début j'ai refuser de le voir.
T'avais pas le droit de flancher.
T'étais Mamie Cent Kilomètres, Mamie pas toujours rigolote mais tellement pleine d'entrain, qui nous emmenait partout, qui était toujours méga occupée, partie on-ne-sait-où, énergique.
T'avait pas le droit de fatiguer,
parce que moi je te reconnaissai plus.
Mais comme j'avais grandi,
y'avait aussi des trucs qu'étaient rentrés dans ma tête.
Donc j'ai compris.
J'ai accepté.
Je t'admire Mamie.
Je n'ai jamais su te le dire.
C'est qu'on n'a jamais vraiment parler nous deux.
Têtues et fières l'une comme l'autre.
Puis parler, c'est pas trop ton truc à toi.
On vit séparément presque.
Dans deux sphères si différentes...
Puis j'ai ce défaut, imprimé dans mes gênes.
Cette faille que tu m'as toujours repproché : je suis une fille.
et moi en écoutant l'hymne à l'amour ce soir je pleure.
Je te comprends mieux que jamais.
J'ai changé.
J'ai bouffé des années, mine de rien, et des coups de poing en même temps, et j'ai changé.
Je suis devenue plus calme.
J'ai dompté le silence, appris a vivre avec.
A écouter, à me faire plus petite.
Toi tu as vieillis, peu à peu.
Au début j'ai refuser de le voir.
T'avais pas le droit de flancher.
T'étais Mamie Cent Kilomètres, Mamie pas toujours rigolote mais tellement pleine d'entrain, qui nous emmenait partout, qui était toujours méga occupée, partie on-ne-sait-où, énergique.
T'avait pas le droit de fatiguer,
parce que moi je te reconnaissai plus.
Mais comme j'avais grandi,
y'avait aussi des trucs qu'étaient rentrés dans ma tête.
Donc j'ai compris.
J'ai accepté.
Je t'admire Mamie.
Je n'ai jamais su te le dire.
C'est qu'on n'a jamais vraiment parler nous deux.
Têtues et fières l'une comme l'autre.
Puis parler, c'est pas trop ton truc à toi.
On vit séparément presque.
Dans deux sphères si différentes...
Puis j'ai ce défaut, imprimé dans mes gênes.
Cette faille que tu m'as toujours repproché : je suis une fille.
.
Mamie j'ai eu peur. Te retrouver cassée, vieillie.
Mamie j'ai été lâche.
Je n'ai pas été te voir, à l'hôpital.
Je ne me sentais pas la force de briser irrémédiablemnt le mythe, de tuer l'image de conquérante, et rocher, que j'avais de toi.
.
Tu vas mieux.
Tu vas mieux, et moi l'air de rien j'ose revenir.
Je te fais rire, assise par terre.
Je cherche ton regard qui se perds au dessus de ma tête.
Pourtant tu me vois et tu ris.
Tu as l'air heureuse.
Fatiguée, vieillie mais heureuse.
Et moi je suis apaisée.
Je t'aime bien comme ça.
.
On t'a pas brisé toi, mamie.
Cet accident à juste cassé ce foutu mur qui t'entourait.
Une protection, peut-être.
Une muraille qui te rendait sévère, dure, inaccessible.
Tu l'as construite pour te sauver.
C'est un acte courageux.
Mais il était temps, plus que temps de l'envoyer en l'air.
.
C'était à nouveau Berlin la chute de ce foutu mur.
C'était Berlin et l'euphorie et la confiance.
.
Avant quand on riait tu te mettais en colère en nous repprochant de nous moquer de toi.
Maintenant tu ris avec nous.
.
Tu parles d'escapade, tu y crois, prévois ta fugue.
T'as d'la malice au fond des yeux, ton corps a pris dix ans mais toi tu retrouves de la jeunesse.
Je crois que je t'aime vraiment bien comme ça, Mamie.
Même si je suis pas beaucoup à tes côtés, c'est vrai.
C'est facile pour moi d'être soulagée, de ne voir que ce qui va bien.
mais je devine le reste dans leurs regards fatigués, dans leurs soupirs encore inquiets et dans le ton de leur voix.
Je sais bien l'envers du décors, par où tous êtes passés.
.
Mais je veux y croire.
Je veux t'entendre encore rire, t'aider pour de faux à préparer ta fugue si ça te fait tenir, construire des projets pour après, "faire l'animation" comme tu dis.
.
Je reviendrai.
1 commentaire:
c'est bien ce que t'as écrit
j'ai eu du mal a me decider à y aller aussi, peur d'oublier, je ne sais pas
pourquoi tu écris "Cette faille que tu m'as toujours repproché : je suis une fille"
je n'ai pas compris, tu m'explique ?
le reste c'est bon, je sais bien
bisous la couz
cetait bien court
limite j'ai eu aussi du mal, peur, de te revoir
pour la meme raison
peur de rater le peu qu'on avait
jtaime
elle aussi
moi non plus jl'ai jamais dit
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