dimanche 4 février 2007

Le ballet de l'ivresse


Je ne sais pas comment mes doigts trouvent la force d'effleurer le clavier, de danser encore alors que peu à peu, irrémédiablement, je perds conscience.

Je suis ivre.
Ivre de douleur. Saoûle de ces travers qui me mènent à la dérive, alors que tout était beau, grand, sincère sur l'immensité de l'océan.

Je suis ivre de chagrin. Seule, douloureusement seule.
J'ai honte de vous le confier.

J'ai le blues de la vie, alors je marche à côté du monde.

Je sais que personne ne viendra me consoler.

C'est le monoloque de la peine, le soliloque de l'ivresse, entrechats en pointillés, quand les larmes se lovent dans le sel amer du couchant.


Ce soir, je me sens seule et j'ai froid.
Pas de cavalier pour ma dérive de ballerine.

Ma prison est grise, et les murs sont glacials.
Tout s'écroule.

Je ne sais pas où je trouve le courage de danser de ces mots, qui sans doute ne veulent rien dire.
Je m'en veux.

Je sens que je perds pied. Je danse sans toucher terre. Que vais-je bientôt pouvoir dire?


Tout tourne, je suis ivre...Si le monde s'écroule je ne songerais qu'à vous pleurer.
Dans les plaines du désespoir je m'en irais errer.

Conscience aigüe du vrai, soudain, de l'essence de mon mal, ce qui me tue :
Je ne vous mérite pas.

Vous m'aimez pour mon art, mais vous étes mes muses.
Vous m'aimez pour cette sensibilité à fleur de plume.
Pour vos failles que je comprends, que je colmate.
Pour mon rire, pour mon innocence.
Vous m'aimez pour mes trous de l'âme, mais déjà ils m'emportent.

M'aimez-vous, vraiment?

J'avance de travers, je marche à l'envers.
Je tourne en vers.

J'ai peur.
Je ne veux pas vous perdre, vous semer dans la nuit.
Celle là sera sans étoiles pour l'éternité, et mon coeur se glacera et les arbres sécheront.
Vents et marées.
Ces sont mes larmes qui recouvrent la jetée.
Et le phare ne brille plus et mes bateaux de maladresse sur les rochers vont se jeter.

Je vais me taire car tout se mélange.

Soirée poussière, soirée chagrin.
Je suis seule et je frisonne.

Je vous demande pardon, vraiment.


C'est ma peine qui est lourde et qui me traine à terre.


Je m'écroule et ne désire qu'échapper à vos regards.
Ma fierté s'étrangle, elle n'est rien devant vous.
Je rampe dans le noir, marais de la peine.

Le silence m'accueille, et les larmes me parent.
Bijoux stelaires qui redessinent mes yeux.
Je suis prisonnière du doute, de ce puit sans fond, immense.


Pardonnez-moi de vous aimer si mal.

Seule, seule et transie de froid, derrière l'écran impersonnel.
Une prison, des barreaux aux fenêtres.
Je dessine sur le ciment mon restant de liberté.

Et je glisse sur le mur, je valse le bitume.



Les mots pour danser, les mots pour m'échapper, un croissant de Lune dans ma tête.


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1 commentaire:

Lise a dit…

cher "anonyme",
ais au moins le courage de tes opinions! On ne profère pas de pareilles stupidités sans au moins justifier de son identité.
Ton commentaire n'avait rien à faire ici.
Tu ne dois pas beaucop me connaître, ou tres mal, pour envoyer une telles phrases!